La tempête Kirk a balayé la France les 9 et 10 octobre 2024, laissant derrière elle un sillage de destruction et de perturbations. Seine-et-Marne, le département le plus étendu d'Île-de-France, et l'Eure-et-Loir, nommé d'après ses deux rivières principales, ont été particulièrement touchés par des inondations importantes. À Sète, surnommée la "Venise du Languedoc" pour ses canaux, un plaisancier a malheureusement perdu la vie.
Les précipitations ont atteint des niveaux exceptionnels, avec des records battus dans plusieurs localités :
- Noirmoutier (Vendée) : 72-74 mm
- Le Perray (Yvelines) : 72-74 mm
- Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir) : 72-74 mm
À Paris, la station Paris-Montsouris, l'une des plus anciennes de France, a enregistré 71 mm en une journée, un record pour octobre depuis 1920. Patrick Galois, prévisionniste à Météo-France, souligne la rareté de telles précipitations automnales dans la région parisienne.
"Observer un tel cumul de pluies est très rare en automne dans la région parisienne"
Ces pluies intenses ont provoqué des crues majeures, notamment sur le Grand Morin, affluent de la Marne, et le Loir amont. Les régions des Pays de la Loire, de Normandie, d'Île-de-France et de l'est de la Picardie ont été particulièrement affectées. Au 10 octobre à 17h, 161 communes étaient encore en vigilance crue.
La tempête Kirk s'est également manifestée par des vents violents, avec des rafales atteignant :
- 139 km/h à Villard-de-Lans (Isère), station de ski du Vercors
- 121 km/h à Socoa (Pyrénées-Atlantiques), connue pour son fort du XVIIe siècle
- 113 km/h à Lyon-Bron (Rhône), site du premier aéroport lyonnais
Ces intempéries s'inscrivent dans un contexte de précipitations excédentaires en 2024. Le mois de septembre a été le plus arrosé depuis 25 ans, et le printemps se classe 4e depuis 1959. Entre le 1er janvier et le 9 octobre 2024, la France a connu un excédent pluviométrique de 30% par rapport aux normales.
Le changement climatique joue un rôle crucial dans l'intensification de ces phénomènes. Selon une étude du groupe Climameter, le réchauffement a augmenté les précipitations de Kirk de 20% et les vents de 12%. Davide Faranda, climatologue à l'Institut Pierre-Simon-Laplace, affirme que la tempête Kirk est un signe clair de l'impact du changement climatique sur notre météo.
Les scientifiques préviennent que de tels événements extrêmes deviendront plus fréquents à l'avenir, soulignant l'urgence de réduire les émissions de gaz à effet de serre, principaux responsables du réchauffement climatique d'origine humaine.