Le 8 octobre 2024, Bruno Gollnisch, figure historique du Front National (FN), s'est présenté devant le tribunal de Paris pour répondre d'accusations de détournement de fonds européens. L'ancien numéro deux du parti, âgé de 74 ans, est soupçonné d'avoir détourné 1,41 million d'euros entre 2005 et 2015, destinés à rémunérer trois assistants qui auraient en réalité travaillé pour le FN.
Gollnisch, professeur de japonologie et ancien doyen de la faculté Lyon-III, est connu pour ses positions d'extrême droite et ses nombreuses controverses. Né le 28 janvier 1950 à Neuilly-sur-Seine, il a été député européen de 1989 à 2019 et vice-président du FN de 2007 à 2011. Sa carrière politique a été marquée par des poursuites judiciaires, notamment pour contestation de crimes contre l'humanité en 2007.
Au tribunal, le comportement de Gollnisch a rapidement suscité l'agacement de la présidente, Bénédicte de Perthuis. L'accusé s'est lancé dans de longs discours, utilisant des subjonctifs imparfaits et abordant des sujets tels que le Conseil constitutionnel et la séparation des pouvoirs, souvent hors sujet par rapport aux questions posées.
: « Qu'est-ce que vous voulez dire que vous n'avez pas déjà dit ? »
La défense des assistants de Gollnisch s'est révélée tout aussi problématique. Micheline Bruna, secrétaire particulière de Jean-Marie Le Pen et supposée assistante parlementaire de Gollnisch, a admis avoir géré les enveloppes budgétaires des députés. Elle a reconnu avoir effectué des changements d'affectation des assistants entre différents députés, tout en niant connaître les raisons de ces modifications.
Il est important de noter que Gollnisch a eu une carrière académique distinguée, parlant couramment japonais et ayant vécu au Japon. Il est titulaire d'un doctorat en droit et a enseigné à l'université de Metz et à l'Institut d'études politiques de Paris. Malgré ses accomplissements, il a été suspendu de ses fonctions universitaires pendant cinq ans suite à une controverse en 2004.
Le procès de Bruno Gollnisch s'inscrit dans un contexte plus large de débats sur la liberté d'expression et les limites du discours politique en France. L'affaire soulève également des questions sur l'utilisation des fonds européens par les partis politiques et la responsabilité des élus dans la gestion de ces ressources.