Tensions budgétaires : Attal critique la stratégie fiscale de Barnier

Gabriel Attal, ancien Premier ministre, s'oppose au budget 2025 de Michel Barnier, jugé trop axé sur les impôts. Les divergences au sein de la coalition gouvernementale s'accentuent à la veille de la présentation officielle.

10 octobre 2024, 06:02  •  43 vues

Tensions budgétaires : Attal critique la stratégie fiscale de Barnier

Dans un contexte de tensions croissantes au sein de la coalition gouvernementale française, Gabriel Attal, ancien Premier ministre et désormais député Renaissance des Hauts-de-Seine, a vivement critiqué la stratégie budgétaire de son successeur, Michel Barnier. Lors d'une conférence de presse tenue le 9 octobre 2024 au Palais Bourbon, Attal a exprimé ses réserves concernant le projet de budget 2025, qui selon lui "n'intègre pas assez de réformes et trop d'impôts".

Cette prise de position intervient à la veille de la présentation officielle du budget en conseil des ministres, prévue le 10 octobre 2024. Elle met en lumière les divergences profondes entre les deux camps au sein de la majorité présidentielle, malgré leur alliance de circonstance.

Au cœur du débat se trouve la hausse de la fiscalité proposée par Michel Barnier, qui vise à maintenir le déficit public sous la barre des 3% d'ici 2029, conformément aux exigences européennes. Cette mesure, qui cible principalement les "plus fortunés" et les grands groupes via une "contribution exceptionnelle", est perçue par les macronistes comme une remise en question de la politique de l'offre prônée depuis 2017.

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Gabriel Attal, devenu le plus jeune Premier ministre de la Ve République à 34 ans en janvier 2024, s'inquiète des conséquences à long terme de cette orientation budgétaire sur l'attractivité économique de la France. Son camp craint que la taxation accrue des entreprises ne compromette les efforts déployés depuis 2017 pour stimuler la croissance et attirer les investissements étrangers.

Le député Renaissance de Paris, David Amiel, présent aux côtés d'Attal, a souligné l'importance de ne pas "scier la branche sur laquelle nous sommes assis, le travail et la création de richesse". Cette déclaration reflète les préoccupations du camp présidentiel quant à l'équilibre délicat entre la réduction du déficit et le maintien d'un environnement favorable aux entreprises.

Il convient de noter que la situation budgétaire française est sous haute surveillance de Bruxelles et des marchés financiers. Michel Barnier, fort de son expérience en tant que commissaire européen de 2010 à 2014 et négociateur en chef de l'UE pour le Brexit, semble privilégier une approche plus conservatrice face à ces pressions externes.

Le débat qui s'annonce au Parlement promet d'être animé, avec des enjeux cruciaux pour l'avenir économique de la France. La capacité du gouvernement à concilier les exigences budgétaires européennes, la pression des marchés et les ambitions de croissance sera déterminante pour la suite du quinquennat.

"J'ai découvert en arrivant une situation budgétaire dramatique. Je suis ouvert à toutes propositions d'économies supplémentaires."

Michel Barnier, lors de sa déclaration de politique générale le 1er octobre 2024

Cette déclaration, teintée d'une pointe de sarcasme, illustre les tensions latentes entre les deux figures politiques et leurs visions divergentes pour l'économie française. Alors que le pays fait face à des défis économiques majeurs, la cohésion au sein de la coalition gouvernementale sera cruciale pour naviguer dans ces eaux tumultueuses.