Procès des viols de Mazan : L'accusé nie les faits devant la cour

Un homme de 43 ans comparaît pour viols aggravés à Mazan. L'accusé reconnaît les actes mais nie l'intention de viol, soulevant des questions sur le consentement et sa perception de la situation.

9 octobre 2024, 21:41  •  0 vues

Procès des viols de Mazan : L'accusé nie les faits devant la cour

Dans une affaire qui secoue la commune de Mazan, située dans le pittoresque département du Vaucluse, Vincent C., âgé de 43 ans, comparaît actuellement devant la cour criminelle pour des accusations de viols aggravés. Cette juridiction, créée en 2019 pour juger certains crimes, se penche sur des événements survenus il y a près de cinq ans.

Le passé de l'accusé révèle un parcours troublé. Ancien poseur de menuiserie, Vincent C. a lutté contre l'alcoolisme, une maladie chronique reconnue par l'Organisation Mondiale de la Santé. Il a également consommé du cannabis, dont l'usage reste illégal en France malgré des expérimentations thérapeutiques en cours, et occasionnellement de la cocaïne, un stimulant puissant classé comme stupéfiant. De plus, il a déjà été condamné pour violences conjugales, un délit pénal sévèrement puni en France.

Lors de l'audience du 9 octobre 2024, Vincent C. a été interrogé sur sa personnalité. Il s'est montré particulièrement ému en évoquant le décès brutal de son arrière-grand-mère, survenu sous ses yeux lorsqu'il avait 8 ans. Cet épisode traumatisant pourrait être pertinent pour comprendre son parcours de vie, les experts psychiatriques étant souvent sollicités dans ce type d'affaires.

L'enquête a révélé l'utilisation par l'accusé du site de rencontres Coco.fr, principalement les samedis soirs après la fermeture du bistrot de son village. Vincent C. a déclaré :

"Je recherchais des personnes à proximité. Je n'étais pas attiré par les forums, je n'étais pas là pour discuter pendant des heures et des heures."

L'accusé explique son utilisation de Coco.fr

Concernant sa rencontre avec Dominique Pelicot, l'accusé affirme que tout s'est passé rapidement, le rendez-vous ayant été fixé une demi-heure après la connexion initiale.

Les faits reprochés à Vincent C. sont détaillés dans deux fichiers retrouvés sur l'ordinateur de Dominique Pelicot, datés du 27 octobre 2019 et du 11 janvier 2020. Ces documents décrivent des actes sexuels impliquant l'accusé et le couple Pelicot.

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Lors de l'interrogatoire, le président Roger Arata a posé des questions cruciales sur le consentement. Vincent C. a admis que Madame Pelicot n'était pas en mesure de manifester son consentement, soulevant ainsi des questions fondamentales sur la nature des actes commis. En effet, le droit français est clair : le consentement sexuel doit être explicite et ne peut être donné par un tiers.

L'accusé a déclaré reconnaître les "actes" mais pas les "viols", expliquant :

"Je n'ai pas eu l'intention de violer Madame. Etre invité par le mari, pour moi, c'est être invité par le couple. Quand le mari me dit : 'Elle est allée se coucher, on va la réveiller', ça m'enlève la question du consentement."

Vincent C. sur son intention

Cette affaire soulève des questions importantes sur la compréhension du consentement et la responsabilité individuelle dans les actes sexuels. Elle s'inscrit dans un contexte plus large de prise de conscience des violences sexuelles, notamment depuis le mouvement #MeToo.

Il est important de rappeler que la présomption d'innocence reste un principe fondamental du droit pénal français. Le procès se poursuit, et la cour devra déterminer la culpabilité ou l'innocence de Vincent C. face aux accusations de viols aggravés, un crime passible de jusqu'à 20 ans de réclusion criminelle en France.