Déclin alarmant de la biodiversité : le WWF tire la sonnette d'alarme

Le rapport "Planète vivante" du WWF révèle une chute de 73% des populations de vertébrés depuis 1970. Cette étude souligne l'urgence d'agir pour la préservation de la biodiversité mondiale.

9 octobre 2024, 22:05  •  16 vues

Déclin alarmant de la biodiversité : le WWF tire la sonnette d'alarme

Dans un contexte d'urgence environnementale, le Fonds mondial pour la nature (WWF) vient de publier son rapport annuel "Planète vivante". Cette étude, rendue publique le 10 octobre 2024, met en lumière une situation alarmante pour la biodiversité mondiale.

L'indice planète vivante (IPV), calculé par la Société zoologique de Londres, révèle une diminution moyenne de 73% de la taille des populations de vertébrés sauvages entre 1970 et 2020. Cette baisse significative concerne les oiseaux, mammifères, amphibiens, poissons et reptiles. Il est important de noter que les vertébrés, bien que représentant moins de 5% des espèces animales connues, sont les plus étudiés et servent d'indicateurs pour l'état global de la biodiversité.

Véronique Andrieux, directrice générale de la branche française du WWF, souligne : "Ce rapport confirme la tendance des éditions précédentes et révèle l'étendue du déclin de la biodiversité. Chaque espèce affectée représente des écosystèmes entiers en danger."

L'IPV, souvent mal interprété, ne signifie pas que 73% des espèces ont disparu, mais indique plutôt une réduction considérable de la taille moyenne des populations. Cette année, l'étude a pris en compte 35 000 populations de 5 495 espèces animales, offrant ainsi une vue d'ensemble de l'état de la faune mondiale.

Yann Laurans, directeur des programmes du WWF France, explique : "Bien que l'IPV soit critiquable car il donne une moyenne mondiale, aucune étude crédible ne montre une augmentation globale de l'abondance des espèces. Nous observons des réussites locales, mais elles restent des îlots de préservation dans un ensemble qui se dégrade."

Des exemples concrets illustrent cette tendance :

  • La population de dauphins roses de l'Amazone au Brésil a chuté de 65% en 22 ans, victimes de la pêche et de la chasse.
  • Les colonies de manchots à jugulaire en Antarctique ont décliné de 61% entre 1980 et 2019, principalement à cause du manque de krill et du changement climatique.
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Cependant, des succès de conservation existent :

  • La population de gorilles de montagne dans le massif des Virunga a augmenté de 3% par an entre 2010 et 2016, grâce à des efforts de protection intensifs.
  • Les bisons d'Europe, disparus à l'état sauvage au début du XXe siècle, ont fait leur retour sur le continent.

Ce rapport intervient à un moment crucial, à quelques jours de l'ouverture de la 16e conférence mondiale pour la biodiversité (COP16) à Cali, en Colombie. Les représentants du monde entier devront y expliquer comment ils comptent mettre en œuvre leur engagement, pris il y a deux ans au Canada, de stopper l'érosion de la biodiversité d'ici 2030.

L'urgence d'agir est d'autant plus pressante que la sixième extinction de masse est considérée comme en cours par de nombreux scientifiques. La perte d'habitat, le changement climatique, la surpêche et la pollution sont parmi les principales menaces pesant sur la biodiversité mondiale.

La restauration des écosystèmes et la mise en place de mesures de conservation efficaces sont cruciales pour inverser cette tendance. L'échec de l'objectif d'Aichi, qui visait à stopper la perte de biodiversité d'ici 2020, souligne la nécessité d'actions concrètes et immédiates.

Le rapport "Planète vivante" du WWF se veut donc un appel urgent à la mobilisation internationale pour préserver notre patrimoine naturel et garantir un avenir durable pour toutes les espèces, y compris la nôtre.