Antoine Armand, à seulement 33 ans, est devenu le plus jeune ministre de l'Économie et des Finances de l'histoire de France, battant le record précédemment détenu par Emmanuel Macron. Cette nomination survient dans un contexte économique particulièrement délicat, avec un budget complexe à faire adopter par une Assemblée nationale sans majorité claire.
Avant d'entrer en politique, Armand nourrissait une passion pour le théâtre. Lycéen et étudiant, il interprétait des pièces d'Anouilh, Sartre et Molière. Il a même tenté d'intégrer la classe libre du Cours Florent, une prestigieuse école de théâtre parisienne fondée en 1967. Cependant, son parcours l'a finalement mené vers l'excellence académique, passant par les classes préparatoires, l'École normale supérieure (ENS) créée en 1794, et l'École nationale d'administration (ENA) fondée par Charles de Gaulle en 1945.
Le jeune ministre fait face à des défis considérables. Il doit présenter un plan d'austérité accompagné d'une augmentation significative des impôts, dans un contexte où les finances publiques françaises ont connu des dérapages successifs. Le 7 octobre 2024, Armand s'est rendu à Luxembourg pour tenter de convaincre ses homologues de la zone euro du sérieux budgétaire de la France.
Ses débuts au ministère ont été marqués par des controverses. Peu après sa nomination le 21 septembre 2024, il a accordé une interview au Journal du Dimanche, un hebdomadaire fondé en 1948, pour présenter ses premiers arbitrages budgétaires. Cette communication précoce lui a valu un rappel à l'ordre du Premier ministre Michel Barnier, ancien négociateur en chef de l'UE pour le Brexit.
Une autre polémique a éclaté lorsqu'Armand a déclaré sur France Inter, une station créée en 1963, qu'il ne recevrait pas le Rassemblement national (RN) dans le cadre de la préparation du budget. Cette décision a provoqué la colère de Marine Le Pen, à la tête du RN depuis 2011. Suite à l'intervention de Barnier, Armand a dû revenir sur sa position et accepter de recevoir tous les partis.
"Ma porte est ouverte à tous. Mes convictions n'ont pas changé pour autant."
Malgré ces débuts difficiles, Antoine Armand reste déterminé à relever les défis économiques qui l'attendent. Son parcours atypique, alliant une sensibilité artistique à une solide formation académique, pourrait s'avérer un atout dans la gestion des finances de la Ve République, instaurée en 1958.
Le jeune ministre devra faire preuve de diplomatie et de fermeté pour naviguer dans les eaux troubles de la politique économique française, tout en respectant les contraintes budgétaires européennes établies depuis la création de la zone euro en 1999. Son succès ou son échec dans cette mission cruciale pourrait avoir des répercussions significatives sur l'avenir économique de la France et sur sa propre carrière politique.