Jill Stein et les outsiders : le défi des tiers partis dans la course présidentielle américaine

Jill Stein, candidate du Parti vert, se présente comme alternative aux partis traditionnels. Les candidats alternatifs font face à de nombreux obstacles dans un système électoral complexe, malgré leur potentiel impact sur le résultat final.

10 octobre 2024, 02:34  •  0 vues

Jill Stein et les outsiders : le défi des tiers partis dans la course présidentielle américaine

Dans le paysage politique américain dominé par deux partis majeurs, une figure émerge comme symbole de l'alternative : Jill Stein, candidate du Parti vert à l'élection présidentielle de 2024. Médecin de formation et diplômée de Harvard Medical School, Stein se présente pour la troisième fois, après ses tentatives en 2012 et 2016.

Le 24 juillet 2024, lors d'une manifestation pro-palestinienne près du Capitole à Washington, Stein a réaffirmé sa position :

"Le système politique est cassé. Les deux partis sont à la botte de Wall Street. Plus de 60 % d'entre nous affirment aujourd'hui que l'establishment bipartisan nous a déçus et que nous avons besoin d'un parti au service du peuple."

Jill Stein, candidate du Parti vert

Cette déclaration reflète le sentiment de nombreux Américains insatisfaits du système bipartite, en place depuis le milieu du 19e siècle. Cependant, les défis auxquels font face les candidats comme Stein sont considérables.

Le système électoral américain, utilisant le collège électoral depuis 1804, complique la tâche des petits partis. Pour remporter l'élection, un candidat doit obtenir 270 votes des grands électeurs, un objectif presque impossible pour les tiers partis. Le dernier président non issu des deux partis principaux était Millard Fillmore en 1853.

Les obstacles sont nombreux :

  • Accès aux bulletins de vote : Les règles varient considérablement entre les États, rendant le processus coûteux et bureaucratique.
  • Couverture médiatique limitée : Les médias traditionnels accordent peu d'attention aux candidats des petits partis.
  • Exclusion des débats présidentiels : Un seuil de 15% dans les sondages nationaux est généralement requis pour y participer.
  • Système "winner-take-all" : Dans la plupart des États, tous les grands électeurs sont attribués au vainqueur, désavantageant les petits partis.

Malgré ces défis, l'impact des candidats alternatifs peut être significatif. En 2016, Stein a recueilli 1,1% des voix, soit 1,4 million de votes. Certains l'ont accusée d'avoir influencé le résultat en faveur de Donald Trump dans des États clés comme la Pennsylvanie, le Michigan et le Wisconsin.

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D'autres candidats tentent également leur chance, comme Chase Oliver, 39 ans, du Parti libertarien, troisième plus grand parti politique aux États-Unis. Robert F. Kennedy Jr, initialement candidat indépendant, a finalement choisi de soutenir Donald Trump fin août 2024.

Bien que les chances de victoire soient minimes pour ces candidats, leur rôle reste important. Ils introduisent souvent de nouvelles idées politiques et peuvent influencer le débat national. De plus, atteindre le seuil de 5% des voix populaires est crucial pour obtenir un financement fédéral, un objectif que les petits partis visent constamment.

L'élection du 5 novembre 2024 s'annonce serrée, et chaque vote comptera. Bien que Kamala Harris et Donald Trump soient les favoris, l'impact des candidats alternatifs comme Jill Stein pourrait s'avérer décisif dans cette course à la Maison Blanche.