Des précipitations intenses ont frappé la Bosnie-Herzégovine le 4 octobre 2024, provoquant des inondations dévastatrices et des glissements de terrain meurtriers. Ce pays des Balkans, d'une superficie de 51 197 km², a été particulièrement touché dans sa région centrale, notamment à Jablanica, située à environ 70 kilomètres au sud-ouest de Sarajevo, la capitale.
Le bilan provisoire fait état d'au moins 14 décès dans la zone de Jablanica, une ville de 4 000 habitants proche d'un lac artificiel. Darko Jukan, porte-parole du gouvernement régional, a déclaré :
"Pour l'instant, nous avons trouvé quatorze corps dans la région de Jablanica. Malheureusement il y a de fortes chances que ce ne soit pas le bilan final"
La situation est critique à Jablanica, isolée depuis le matin du 4 octobre en raison des glissements de terrain qui empêchent l'accès des véhicules. Les images partagées sur les réseaux sociaux montrent des routes coupées par des amas de boue et une ville presque submergée.
À Kiseljak, à une vingtaine de kilomètres de Sarajevo, de nombreuses habitations, véhicules et jardins sont inondés. L'administration fédérale de protection civile a alerté sur le danger encouru par une grande partie de la population en raison des inondations et des glissements de terrain. Les services d'urgence sont mobilisés, mais une assistance supplémentaire est nécessaire pour maîtriser la situation.
La Bosnie-Herzégovine, pays qui a déclaré son indépendance de la Yougoslavie en 1992 et qui a connu une guerre dévastatrice de 1992 à 1995, fait face à ce nouveau défi. Le pays, divisé en deux entités (la Fédération de Bosnie-et-Herzégovine et la République serbe de Bosnie), compte environ 3,3 millions d'habitants et possède un climat continental avec des influences méditerranéennes au sud.
La Croatie voisine a également émis une alerte rouge aux inondations autour du port de Rijeka, en Istrie, et dans le centre du pays. Les autorités croates ont averti de possibles inondations dans plusieurs villes, ainsi que de coupures d'électricité et d'eau.
Ces événements météorologiques extrêmes sont de plus en plus fréquents et intenses en raison du réchauffement climatique. L'augmentation de la température globale entraîne une atmosphère contenant davantage de vapeur d'eau, accroissant ainsi les risques d'épisodes de fortes précipitations.
Il est à noter que la Bosnie-Herzégovine, malgré ses défis actuels, possède un riche patrimoine naturel et culturel. Le pays abrite la dernière forêt primaire d'Europe, Perućica, et compte plus de 3 000 espèces de plantes, dont plus de 100 endémiques. Le pont de Mostar, détruit pendant la guerre et reconstruit depuis, est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO.
Alors que le pays lutte contre cette catastrophe naturelle, il est important de rappeler que la Bosnie-Herzégovine est candidate potentielle à l'adhésion à l'Union européenne et cherche à surmonter les défis économiques, avec l'un des taux de chômage les plus élevés d'Europe.