L'impuissance américaine face à l'escalade au Moyen-Orient

Les États-Unis peinent à influencer les événements au Moyen-Orient malgré leur statut d'allié d'Israël. L'administration Biden semble incapable de freiner l'escalade des violences dans la région.

4 octobre 2024, 09:32  •  0 vues

L'impuissance américaine face à l'escalade au Moyen-Orient

La situation au Moyen-Orient continue de s'aggraver, avec des conséquences dévastatrices pour la population civile. Israël poursuit ses frappes meurtrières sur Gaza, l'une des zones les plus densément peuplées au monde, tandis que le conflit s'étend au Liban. Cette escalade soulève des inquiétudes quant à un possible embrasement régional, notamment après les récents tirs de missiles iraniens contre Israël le 1er octobre 2024.

Dans ce contexte tendu, l'impuissance des États-Unis, pourtant principal allié d'Israël, est de plus en plus manifeste. Washington, qui fournit environ 3,8 milliards de dollars d'aide militaire annuelle à Israël, semble incapable d'influencer le cours des événements.

Le contexte politique américain complique la situation. Joe Biden, en tant que "lame duck president", voit son influence diminuer à l'approche de l'élection présidentielle prévue dans un mois. Cette position affaiblie se reflète dans les échecs diplomatiques de son administration, incarnés par le secrétaire d'État Tony Blinken, dont les efforts de médiation dans la région n'ont produit aucun résultat tangible.

Le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, le plus long en poste dans l'histoire du pays, semble ignorer les rares lignes rouges fixées par Biden. Malgré cela, il a été reçu à la Maison Blanche en juillet 2024, illustrant le manque de levier des États-Unis sur leur allié.

Image

L'inefficacité de la diplomatie américaine s'est également manifestée dans la proposition conjointe avec la France d'un cessez-le-feu au Liban fin septembre 2024, rejetée par Nétanyahou. Cette situation est d'autant plus préoccupante que le Liban traverse une crise économique majeure depuis 2019, considérée comme l'une des pires au monde depuis le milieu du XIXe siècle.

L'absence d'influence américaine est particulièrement inquiétante dans le contexte des tensions avec l'Iran. Les États-Unis semblent à la remorque d'Israël concernant les cibles potentielles en réponse aux tirs de missiles iraniens, rappelant l'échec de l'accord sur le nucléaire iranien de 2015, dont Washington s'est retiré en 2018.

Cette situation met en lumière l'échec du multilatéralisme dans la région, pourtant essentiel pour résoudre les conflits complexes du Moyen-Orient. L'incapacité des États-Unis à utiliser leur aide militaire comme levier d'influence sur Israël est particulièrement préoccupante.

En conclusion, l'usage exclusif de la force au Moyen-Orient, comme l'a montré l'histoire récente, notamment depuis le "printemps arabe" de 2011, n'a pas apporté de solutions durables. La communauté internationale, et en particulier les États-Unis, doivent repenser leur approche pour éviter un nouvel embrasement dans cette région stratégique.