L'UE impose des taxes sur les voitures électriques chinoises malgré les divisions

L'Union européenne a approuvé des droits de douane sur les véhicules électriques chinois, malgré l'opposition de certains États membres. Cette décision vise à protéger l'industrie automobile européenne face à la concurrence chinoise.

4 octobre 2024, 10:44  •  27 vues

L'UE impose des taxes sur les voitures électriques chinoises malgré les divisions

L'Union européenne a franchi une étape décisive dans sa politique commerciale en approuvant l'imposition de droits de douane sur les voitures électriques importées de Chine. Cette décision, prise le 4 octobre 2024, marque un tournant dans les relations commerciales entre l'UE et la Chine, le plus grand marché automobile mondial depuis 2009.

La Commission européenne, établie en 1958 comme organe exécutif de l'UE, a obtenu le feu vert pour mettre en œuvre des droits de douane compensateurs pouvant atteindre 35% sur les véhicules électriques de fabrication chinoise. Cette mesure s'ajoute à la taxe existante de 10%, visant à rétablir des conditions de concurrence équitables dans un secteur où la Chine est accusée de bénéficier de subventions publiques massives.

L'industrie automobile européenne, qui emploie environ 14 millions de personnes et représente 7% du PIB de l'UE, est au cœur de cette décision. L'objectif est de protéger ce secteur crucial face à une concurrence jugée déloyale, tout en poursuivant les efforts de l'UE pour réduire ses émissions de CO2 de 55% d'ici 2030 par rapport aux niveaux de 1990.

Image

Cependant, cette décision n'a pas fait l'unanimité parmi les États membres. L'Allemagne, plus grand producteur automobile d'Europe, s'est opposée à cette mesure, craignant des représailles qui pourraient affecter ses constructeurs fortement implantés en Chine. Le ministre des finances allemand, Christian Lindner, a appelé à une "solution négociée" avec Pékin, soulignant l'importance de ne pas déclencher une guerre commerciale.

Les taxes varieront selon les constructeurs, allant de 7,8% pour Tesla à 35,3% pour SAIC, le plus grand constructeur automobile chinois en termes de volume de ventes. BYD, fondé en 1995 et devenu le plus grand constructeur chinois de véhicules électriques, se verra imposer une taxe de 17%.

Cette décision s'inscrit dans un contexte plus large de tensions commerciales entre l'Occident et la Chine, qui s'étendent à d'autres secteurs comme les éoliennes et les panneaux solaires, dont la Chine est le plus grand producteur mondial depuis 2008.

"Une mauvaise approche de l'UE"

Réaction de Volkswagen

L'UE maintient cependant une approche différente de celle des États-Unis, qui ont opté pour une démarche plus punitive. Le président américain Joe Biden a annoncé en mai 2024 une hausse des droits de douane à 100% sur les véhicules électriques chinois.

Malgré ces tensions, la Commission européenne a souligné son intention de poursuivre le dialogue avec la Chine pour trouver une solution alternative compatible avec les règles de l'Organisation mondiale du commerce, créée en 1995.

Cette décision intervient alors que l'UE vise 100% de ventes de voitures neuves à zéro émission d'ici 2035, un objectif ambitieux qui nécessitera une transformation significative de l'industrie automobile européenne.