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Crise budgétaire au Portugal : le gouvernement face à l'opposition

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Le gouvernement portugais présente un budget 2025 controversé, cherchant le soutien de l'opposition. En Espagne, Pedro Sanchez repousse la présentation budgétaire, illustrant les défis des gouvernements minoritaires ibériques.

Dans la péninsule ibérique, les gouvernements minoritaires du Portugal et de l'Espagne font face à des défis budgétaires majeurs. Le Portugal, membre de l'Union européenne depuis 1986, se trouve actuellement dans une situation politique délicate, rappelant sa longue histoire de changements politiques, notamment la fin de l'Estado Novo en 1974 avec la Révolution des Œillets.

Le 10 octobre 2024, le gouvernement de Luis Montenegro, arrivé au pouvoir en mars, a présenté son projet de loi de finances pour 2025 devant un Parlement divisé. Cette situation reflète les difficultés rencontrées par le pays depuis la crise économique majeure de 2011, dont les effets se font encore sentir.

Le ministre des finances, Joaquim Miranda Sarmento, a dévoilé un plan ambitieux comprenant des baisses d'impôts, une augmentation des dépenses et un investissement de 700 millions d'euros dans le logement. Ces mesures visent à stimuler l'économie d'un pays qui compte environ 10 millions d'habitants et dont l'histoire est marquée par un passé colonial important.

Pour obtenir le soutien de l'opposition, le gouvernement a fait des concessions significatives. Il a notamment revu à la baisse la réduction de l'impôt sur les sociétés et modifié son régime fiscal pour les jeunes. Ces ajustements visent à freiner l'émigration des jeunes Portugais, un problème persistant malgré la richesse culturelle du pays, connue notamment pour le fado, son genre musical traditionnel.

Le gouvernement a également renoncé à la privatisation de TAP Air Portugal, la compagnie aérienne nationale, et s'est engagé à maintenir un excédent budgétaire. Ces décisions s'inscrivent dans un contexte où le Portugal, comme l'Espagne, fait face à des défis économiques importants depuis son adhésion à l'euro en 2002.

Malgré ces efforts, le Parti socialiste portugais (PSP), fondé en 1973, reste réticent. Pedro Nuno Santos, le nouveau secrétaire général du parti, préfère rester fidèle à ses convictions plutôt que de faciliter l'adoption du budget. Cette position rappelle les tensions politiques que le pays a connues tout au long de son histoire, y compris pendant la période de l'Estado Novo de 1933 à 1974.

En Espagne, la situation n'est guère plus simple. Le gouvernement de Pedro Sanchez a choisi de reporter indéfiniment la présentation du budget, fonctionnant toujours avec celui de 2023. Cette décision s'inscrit dans un contexte politique complexe, héritage de l'histoire mouvementée du pays, notamment la transition démocratique après la dictature de Francisco Franco.

"Cette incertitude nourrit les espoirs de parvenir à faire pression sur le gouvernement pour qu'il brise le cordon sanitaire dressé par M. Montenegro et négocie avec lui un nouveau budget."

André Ventura, président du parti d'extrême droite Chega

L'impasse budgétaire au Portugal ouvre potentiellement la voie à l'extrême droite, représentée par le parti Chega. Cette situation rappelle les défis auxquels font face de nombreux pays européens, y compris l'Espagne, deuxième plus grand pays de l'UE en superficie et destination touristique majeure.

Ces crises budgétaires en péninsule ibérique mettent en lumière les difficultés des gouvernements minoritaires à naviguer dans des paysages politiques fragmentés, tout en cherchant à maintenir la stabilité économique et sociale.