Le Crédit d'Impôt Recherche : Pilier de l'Innovation Française Préservé
Le Crédit d'Impôt Recherche, coûteux mais crucial pour l'innovation, échappe aux coupes budgétaires. Ce dispositif de 7,6 milliards d'euros renforce la compétitivité de la France en R&D.
Le Crédit d'Impôt Recherche (CIR), pierre angulaire de l'innovation française, a été épargné par les récentes mesures d'austérité. Ce dispositif, qui permet aux entreprises de récupérer 30% de leurs dépenses en recherche et développement (R&D) jusqu'à 100 millions d'euros, puis 5% au-delà, demeure intact malgré les contraintes budgétaires.
Créé en 1983 sous François Mitterrand et renforcé en 2008 par Nicolas Sarkozy, le CIR représente un investissement considérable pour l'État. Pour l'année 2024, son coût est estimé à 7,6 milliards d'euros, ce qui en fait la première dépense fiscale depuis la fin du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi en 2023.
Le gouvernement et les organisations patronales défendent ardemment ce dispositif. Antoine Armand, ministre de l'économie, a souligné son importance dans le Journal du dimanche en septembre 2024 :
« Il coûte, mais il rapporte aussi beaucoup »
Le Medef et France Industrie considèrent le CIR comme un moteur essentiel de la réindustrialisation et de la compétitivité française.
Pour les entreprises innovantes comme Mirakl, spécialisée dans les places de marché sur Internet, le CIR est crucial. Hugo Weber, directeur des affaires publiques de Mirakl, explique que sans ce dispositif, il serait impossible de maintenir 100% de leur R&D en France face à la concurrence internationale.
Le CIR améliore significativement la position de la France dans la course mondiale aux talents. L'Association nationale de la recherche et de la technologie calcule annuellement le "cours du chercheur". Grâce au CIR, la France surpasse l'Allemagne, le Royaume-Uni, le Canada et le Japon en termes de coût des chercheurs. Sans ce dispositif, un chercheur français serait le deuxième plus onéreux au monde, juste après les États-Unis.
Il est intéressant de noter que presque tous les pays de l'OCDE ont adopté des mesures similaires pour soutenir la R&D. L'Allemagne, par exemple, a mis en place son propre dispositif en janvier 2020. Les États-Unis, bien que n'ayant pas de CIR, soutiennent l'innovation par le biais de la commande publique.
Malgré son coût élevé, le CIR semble être un investissement judicieux pour l'avenir de l'innovation française. Il couvre pour moitié des charges de personnel, contribuant ainsi directement à l'emploi dans le secteur de la recherche. Bien que l'inspection générale des finances ait suggéré la possibilité d'économiser 400 millions d'euros sans réforme structurelle, le gouvernement a choisi de préserver intégralement ce dispositif, reconnaissant son rôle crucial dans l'écosystème de l'innovation française.