Tirs sur la FINUL : vive condamnation internationale d'Israël
Des tirs israéliens sur la Force de l'ONU au Liban provoquent l'indignation mondiale. Macron et Biden exigent la protection des casques bleus, tandis qu'Israël promet une enquête sur ces incidents "involontaires".
La communauté internationale a vivement réagi aux récents tirs israéliens ayant touché la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL). Ces incidents, survenus les 10 et 11 octobre 2024, ont suscité une vague de condamnations de la part des dirigeants mondiaux.
Emmanuel Macron a qualifié ces actes de "tout à fait inacceptables", soulignant que la France ne tolérerait pas de nouvelles attaques contre les casques bleus. Le président français s'est exprimé depuis Chypre, où il participait à un sommet des pays méditerranéens de l'Union européenne. En réponse à ces événements, l'ambassadeur d'Israël à Paris a été convoqué au ministère des Affaires étrangères français.
Joe Biden, président des États-Unis, a également joint sa voix aux critiques, affirmant qu'Israël devait cesser de frapper les forces de maintien de la paix de l'ONU. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a pour sa part qualifié ces tirs de "violation du droit humanitaire international".
La FINUL a rapporté que son quartier général à Ras Al-Naqoura avait subi des explosions deux jours consécutifs, blessant deux casques bleus sri-lankais et deux soldats indonésiens. Ces incidents mettent en lumière les risques croissants auxquels sont confrontés les 10 000 membres de la force onusienne, représentant 40 nationalités différentes.
"Nous rappelons que tous les soldats du maintien de la paix doivent être protégés et réitérons notre soutien à l'engagement indispensable et continu des troupes/personnels de la FINUL dans ce contexte extrêmement difficile"
Face à ces critiques, Israël a annoncé mener "un examen approfondi au plus haut niveau du commandement" pour établir les circonstances des incidents. L'armée israélienne a affirmé avoir tiré en direction d'une "menace" proche de la position de la FINUL, qualifiant les blessures de "involontaires".
Il est important de noter que la FINUL, créée en 1978, joue un rôle crucial dans la stabilité de la région. Avec un budget annuel d'environ 480 millions de dollars, elle opère dans une zone de 1060 km² au sud du Liban. Son mandat, élargi après la guerre de 2006 entre Israël et le Hezbollah, comprend la surveillance de la Ligne Bleue, établie par l'ONU en 2000.
La FINUL collabore étroitement avec l'armée libanaise et utilise des technologies avancées, comme des drones, pour surveiller la zone frontalière. Elle organise également des réunions tripartites entre les forces libanaises et israéliennes, contribuant ainsi à la désescalade des tensions.
Malgré ces efforts, la mission a payé un lourd tribut, avec plus de 300 membres perdus depuis sa création. Le quartier général de la FINUL à Naqoura, qui abrite un hôpital de campagne, est essentiel pour les opérations de maintien de la paix dans la région.
Ces récents incidents soulignent la nécessité d'une protection accrue des casques bleus et d'un respect strict du droit international. La communauté internationale reste vigilante, appelant à une résolution pacifique des tensions dans cette zone sensible.