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Michel Barnier face à un défi politique majeur pour son discours de politique générale

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Michel Barnier prépare sa déclaration de politique générale dans un contexte tendu. Le Premier ministre doit concilier les attentes divergentes des partis alliés et faire face à une forte opposition.

Dans un contexte politique tendu, Michel Barnier se prépare à relever un défi majeur. Le Premier ministre français, âgé de 73 ans, s'apprête à prononcer sa déclaration de politique générale le 1er octobre 2024 à l'Assemblée nationale. Cette étape cruciale intervient dans un paysage politique fragmenté, où le gouvernement ne dispose pas de majorité absolue.

Le 29 septembre, Barnier peaufine son discours à l'hôtel de Matignon, résidence officielle des Premiers ministres depuis 1935. Assis derrière le bureau Louis XV, style emblématique du 18e siècle, il cherche à trouver les mots justes pour répondre à la gravité de la situation. L'ancien commissaire européen, qui a servi deux mandats entre 2010 et 2019, s'inspire de son héros, le général de Gaulle, président de la République de 1959 à 1969.

La tâche qui attend Barnier est délicate. L'extrême droite le maintient "sous surveillance", tandis que la gauche, mécontente de la nomination d'un membre des Républicains (LR), menace de censure. Cette situation découle des élections législatives du 7 juillet 2024, qui ont vu l'alliance du Nouveau Front populaire arriver en tête.

Pour préparer son discours, Barnier a multiplié les consultations avec divers acteurs politiques et sociaux. Cependant, l'absence d'un "pacte de coalition" formel entre les partis alliés - LR, UDI, Renaissance, MoDem et Horizons - complique sa tâche. Ces formations, aux idéologies parfois divergentes, attendent des clarifications sur la ligne politique du gouvernement.

La question des hausses d'impôts, évoquée par Barnier pour redresser les comptes publics, suscite déjà des tensions au sein de la majorité présidentielle. Dans un texte publié le 29 septembre, 27 élus Ensemble pour la République (EPR) s'opposent fermement à cette idée, la qualifiant d'"impensable". Parmi eux, Aurore Bergé, ancienne ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, et Sylvain Maillard, ex-chef des députés macronistes, défendent la stabilité fiscale mise en place depuis sept ans.

"La justice sociale ne saurait constituer le prétexte d'un défouloir fiscal"

Élus EPR

Le même jour, lors de sa rentrée politique à Tourcoing, Gérald Darmanin, ancien ministre de l'Intérieur de 2020 à 2024, a déclaré : "Je sais que nous serons nombreux à ne pas pouvoir soutenir un gouvernement qui augmenterait les impôts". Cette prise de position semble refléter le sentiment de nombreux élus EPR.

Face à ces défis, Michel Barnier devra faire preuve d'habileté politique pour rassembler une majorité autour de son programme. Comme il l'a lui-même admis dans un entretien au Journal de Saône-et-Loire le 27 septembre : "J'agis sous le contrôle du Parlement et c'est lui qui aura la clé pour que le gouvernement tienne".

La déclaration de politique générale de Barnier sera donc scrutée de près par l'ensemble de la classe politique française. Son succès dépendra de sa capacité à concilier les attentes divergentes des différentes factions politiques, tout en proposant une vision claire pour l'avenir de la France.