Une momie égyptienne de 3000 ans passe au scanner à Lens

Une momie égyptienne nommée Neha, vieille de 3000 ans, a été examinée par scanner à l'hôpital de Lens. Cette première pour le Louvre vise à étudier la momie sans l'endommager, contrairement aux pratiques du 19e siècle.

1 octobre 2024, 05:13  •  0 vues

Une momie égyptienne de 3000 ans passe au scanner à Lens

Dans un mélange fascinant d'ancien et de moderne, une momie égyptienne vieille de 3000 ans a été soumise à un examen médical de pointe à l'hôpital de Lens, dans le Pas-de-Calais. Cet événement unique, qui s'est déroulé le 23 septembre 2024, a attiré l'attention de nombreux observateurs, dont des journalistes et du personnel hospitalier, tous curieux de voir cette rencontre entre la technologie médicale moderne et une relique de l'Égypte antique.

Le patient exceptionnel de ce jour-là était Djedmoutiouefankh Neha, un scribe égyptien dont la momie est conservée dans la collection du Louvre. Neha, comme beaucoup de ses contemporains il y a trois millénaires, a subi un processus de momification qui durait environ 70 jours. Ce processus complexe impliquait le retrait du cerveau par les narines et la préservation des organes internes dans des vases canopes.

La momie de Neha est enfermée dans un cartonnage funéraire, une enveloppe anthropomorphe peinte faite de couches de lin encollées. Cette méthode de préservation témoigne du respect accordé aux scribes dans l'Égypte ancienne, où moins de 1% de la population savait lire et écrire. Les scribes comme Neha commençaient leur formation dès l'âge de 6-7 ans et jouaient un rôle crucial dans l'administration du pays.

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Hélène Guichard, conservatrice générale au département des antiquités égyptiennes du Louvre, explique l'importance de cet examen non invasif :

Aujourd'hui, les techniques d'investigation médicales non destructrices permettent de recueillir les informations sans même voir la momie.

Cette approche contraste fortement avec les pratiques du 19e siècle, où les momies étaient souvent ouvertes et endommagées pour récupérer des artefacts.

L'examen scanner de Neha pourrait révéler de nombreuses informations sur sa vie et sa mort. En tant que scribe, il aurait utilisé des palettes avec des godets pour l'encre noire et rouge, et aurait écrit sur du papyrus avec des calames en roseau. Il aurait probablement été exempté de taxes et du service militaire, et aurait peut-être même atteint un rang élevé dans l'administration égyptienne.

Cette étude pourrait également nous en apprendre davantage sur les pratiques funéraires de l'époque. Les anciens Égyptiens utilisaient du natron, un sel naturel, pour déshydrater le corps pendant la momification. Le dieu Thot, patron des scribes, aurait été particulièrement important pour Neha.

Bien que peu d'informations soient connues sur Neha lui-même, cet examen scanner pourrait fournir des détails précieux sur sa vie, sa santé et les techniques de momification utilisées. Cette approche non destructive permet de préserver l'intégrité de la momie tout en nous offrant un aperçu fascinant de l'Égypte ancienne, où les scribes comme Neha étaient les gardiens du savoir et de l'administration.