Procès du RN : 27 accusés jugés pour détournement de fonds européens

Le procès du Rassemblement national et de 27 prévenus, dont Marine Le Pen, s'ouvre à Paris. Ils sont accusés d'avoir détourné des fonds européens via un système d'emplois fictifs d'assistants parlementaires.

30 septembre 2024, 16:07  •  0 vues

Procès du RN : 27 accusés jugés pour détournement de fonds européens

Le procès du Rassemblement national (RN) et de 27 personnes, dont Marine Le Pen, a débuté le 30 septembre 2024 à Paris. Cette affaire, qui remonte à 2014, concerne des soupçons de détournement de fonds européens via un système présumé d'emplois fictifs d'assistants parlementaires.

L'Office européen de lutte antifraude (OLAF) a initié l'enquête suite à un signalement anonyme le 20 janvier 2014. Les investigations ont révélé des irrégularités dans l'emploi de certains assistants parlementaires, notamment Catherine Griset et Thierry Légier, proches de Marine Le Pen. Le Parlement européen estime le préjudice à environ 7 millions d'euros.

L'enquête française, ouverte en mars 2015, a mis en lumière un possible système de financement illégal du parti. Des perquisitions et des témoignages ont renforcé les soupçons. En décembre 2016, une information judiciaire a été ouverte pour diverses infractions, dont l'abus de confiance et l'escroquerie en bande organisée.

Parmi les accusés figurent d'anciens eurodéputés du Front national (ancien nom du RN), des assistants parlementaires présumés et des collaborateurs du parti. Jean-Marie Le Pen, 96 ans, ne sera pas présent au procès pour raisons de santé.

Marine Le Pen risque jusqu'à dix ans d'emprisonnement, un million d'euros d'amende et une peine d'inéligibilité de cinq ans. Cette dernière pourrait compromettre sa participation à l'élection présidentielle de 2027. Sa défense invoque la "jurisprudence Bayrou", faisant référence à la relaxe de François Bayrou dans une affaire similaire en février 2024.

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Récemment, des révélations concernant Jordan Bardella, actuel président du RN, ont émergé. Selon un livre d'enquête, il aurait participé à la fabrication de faux documents pour justifier son activité d'assistant parlementaire en 2015. Le RN conteste ces accusations et annonce son intention de porter plainte.

"Nous contestons formellement les accusations mensongères contenues dans un article de Libération. Jordan Bardella a travaillé sans aucune infraction, ni irrégularité, tant au regard du règlement du Parlement européen que de la loi française."

Communiqué du Rassemblement national

Ce procès, qui se poursuivra jusqu'au 27 novembre 2024, met en lumière les pratiques de financement des partis politiques et l'utilisation des fonds européens. Il soulève également des questions sur l'immunité parlementaire et les règles régissant l'emploi des assistants au Parlement européen.