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Julian Assange s'exprime au Conseil de l'Europe : un plaidoyer pour la liberté de la presse

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Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, a témoigné devant le Conseil de l'Europe, dénonçant les poursuites contre lui et défendant le journalisme d'investigation. Il a mis en garde contre les menaces à la liberté d'expression.

Le 1er octobre 2024, Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, s'est exprimé devant une commission du Conseil de l'Europe, marquant sa première apparition publique depuis sa sortie de prison. Cette audition visait à examiner ses conditions de détention et l'impact de son cas sur les droits de l'homme.

Assange, né en Australie en 1971, a fondé WikiLeaks en 2006, une organisation qui a depuis publié plus de 10 millions de documents classifiés. Lors de son intervention, il a critiqué le système judiciaire et les poursuites engagées contre lui, déclarant :

"Je ne suis pas libre aujourd'hui parce que le système a fonctionné. Je suis libre aujourd'hui après des années d'incarcération parce que j'ai plaidé coupable de journalisme."

Julian Assange

Il a souligné que les charges retenues contre lui aux États-Unis concernaient principalement des pratiques courantes du journalisme d'investigation. Assange a rappelé que WikiLeaks avait publié, à partir de 2010, des centaines de milliers de documents sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en collaboration avec de grands médias internationaux.

Le fondateur de WikiLeaks a passé sept ans à l'ambassade équatorienne de Londres, puis sept autres années dans les prisons britanniques, luttant contre une demande d'extradition américaine. Cette expérience l'a amené à s'inquiéter de "l'ampleur du terrain perdu" en matière de liberté d'expression.

Assange a mis en garde contre les menaces pesant sur le journalisme d'investigation : "La criminalisation de la récolte d'information est une menace pour le journalisme d'investigation." Il a appelé les institutions comme l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) à agir pour protéger les journalistes et les lanceurs d'alerte.

Le cas Assange a soulevé des débats importants sur l'équilibre entre sécurité nationale et liberté de la presse. Il a également mis en lumière des questions complexes de droit international et d'extradition. Le rapporteur spécial de l'ONU sur la torture a d'ailleurs exprimé des inquiétudes quant au traitement d'Assange.

L'impact de WikiLeaks sur le journalisme et la société a été considérable. L'organisation a révélé l'existence du programme de surveillance PRISM de la NSA en 2013 et a inspiré la création d'autres plateformes de divulgation. Assange lui-même a été nominé pour le prix Nobel de la paix en 2011 et a reçu plusieurs distinctions pour son travail journalistique.

En conclusion, Assange a souligné l'importance de protéger les voix dissidentes en Europe et a appelé à renforcer les garde-fous existants. Son témoignage devant le Conseil de l'Europe, une institution fondée en 1949 pour défendre les droits de l'homme, marque une étape importante dans le débat sur la liberté de la presse à l'ère numérique.