Le Liban, champ de bataille entre Israël et l'Iran après la mort de Nasrallah

L'offensive israélienne au Liban se poursuit malgré la mort du chef du Hezbollah. Le pays du Cèdre, déjà fragilisé, devient à nouveau le théâtre d'un conflit par procuration entre Israël et l'Iran.

1 octobre 2024, 09:49  •  42 vues

Le Liban, champ de bataille entre Israël et l'Iran après la mort de Nasrallah

La disparition de Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah libanais, lors d'une frappe israélienne le 27 septembre 2024, n'a pas mis un terme aux opérations militaires d'Israël au Liban. L'État hébreu poursuit son offensive, incluant désormais des incursions terrestres, avec l'objectif de repousser la menace du Hezbollah plus au nord, potentiellement jusqu'au fleuve Litani.

Cette escalade s'inscrit dans le contexte d'un conflit plus large entre Israël et l'Iran, le principal soutien du Hezbollah. Le Liban, pays de 10 452 km² comptant 18 communautés religieuses reconnues, se retrouve une fois de plus transformé en champ de bataille par procuration entre ces deux puissances régionales antagonistes.

Le dernier cycle de violences a débuté il y a un an, en réaction à l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023. Malgré une certaine retenue initiale, le Hezbollah s'est progressivement impliqué dans le conflit, conduisant à l'intensification des frappes israéliennes.

L'offensive actuelle d'Israël intervient dans un contexte de fragilité du Hezbollah. Depuis son apogée en 2000, marquée par le retrait israélien du Sud-Liban, l'organisation a vu son image se ternir au fil des années. Son implication présumée dans l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri en 2005 et sa participation à la guerre civile syrienne ont contribué à éroder sa légitimité auprès de la population libanaise.

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Cependant, la stratégie israélienne soulève des interrogations quant à ses conséquences à long terme. Le Hezbollah, fort d'un arsenal estimé à plus de 100 000 roquettes et missiles, reste profondément ancré dans la communauté chiite libanaise. De plus, l'offensive frappe un pays déjà en proie à une crise économique majeure depuis 2019, exacerbée par l'explosion dévastatrice du port de Beyrouth en août 2020.

La présence de la FINUL au Sud-Liban depuis 1978 et l'adoption de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU en 2006 n'ont pas suffi à garantir une stabilité durable dans la région. Le Liban, membre fondateur de la Ligue arabe et de l'ONU, se trouve à nouveau au cœur d'un conflit qui menace de déstabiliser davantage son fragile équilibre politique et social.

"Cette nouvelle escalade risque d'aggraver la situation déjà précaire du Liban, un pays qui peine à se relever de multiples crises. Une approche diplomatique et une solution négociée semblent plus que jamais nécessaires pour éviter un embrasement régional."

Un analyste politique libanais commente

L'avenir du Liban et de la région dépendra de la capacité des acteurs locaux et internationaux à trouver une solution durable, qui prenne en compte les intérêts sécuritaires d'Israël tout en préservant la souveraineté et la stabilité du Liban. Sans cela, le pays du Cèdre risque de rester un théâtre d'affrontements entre puissances régionales, au détriment de sa population et de son développement.