Les dockers américains ont mis fin à leur grève de trois jours après la conclusion d'un accord de principe sur les salaires. Cette entente, signée le 3 octobre 2024, marque un tournant crucial pour l'activité portuaire sur la côte Est et le Golfe du Mexique des États-Unis.
L'International Longshoremen's Association (ILA), fondée en 1892, et l'United States Maritime Alliance (USMX), créée en 1997, ont convenu de prolonger le contrat-cadre jusqu'au 15 janvier 2025. Cette extension permettra de poursuivre les négociations sur les questions non résolues.
Le président Joe Biden a salué cet accord, soulignant son importance pour la réouverture des ports et la disponibilité des fournitures essentielles à la reconstruction après l'ouragan Helene, le huitième ouragan nommé de la saison 2024 dans l'Atlantique.
La grève, qui a débuté le 1er octobre 2024, concernait environ 45 000 membres de l'ILA dans 36 ports. Cependant, l'accord ne s'applique qu'à 25 000 syndiqués travaillant dans les terminaux de conteneurs et d'import/export de véhicules de 14 grands ports, dont New York, le plus grand port de la côte Est, et Houston, le plus important du Golfe du Mexique.
Le secrétaire aux Transports, Pete Buttigieg, 19e à occuper ce poste, avait exhorté les parties à trouver un compromis, mettant en lumière l'écart entre les résultats des transporteurs maritimes, qui ont augmenté d'environ 350% en dix ans, et les salaires des dockers, qui n'ont progressé que de 15% sur la même période.
Selon le Wall Street Journal, fondé en 1889, les employeurs auraient proposé une augmentation salariale de 62% sur six ans, une offre qui a permis de débloquer la situation. Cette proposition reflète l'importance du secteur maritime, qui emploie plus de 650 000 personnes aux États-Unis et contribue à environ 5% du PIB national.
Les négociations, entamées en mai 2024, avaient été suspendues avant de reprendre juste avant l'expiration du contrat précédent. Le syndicat réclamait initialement une hausse de 77% et des garanties contre les pertes d'emplois liées à l'automatisation, un enjeu majeur depuis l'introduction des conteneurs dans les années 1960.
Cet accord met fin au plus important conflit social dans les ports américains depuis celui de 2002 sur la côte Ouest. Il souligne l'importance stratégique des ports, qui gèrent environ 35% du commerce maritime du pays, dans un contexte où le transport maritime représente près de 90% du commerce mondial en volume.
La résolution de ce conflit est cruciale pour l'économie américaine et la chaîne d'approvisionnement mondiale. Elle permettra notamment au port de Baltimore, connu pour sa manutention de véhicules et de machines agricoles, de reprendre pleinement ses activités.
"Je tiens à remercier les travailleurs syndiqués, les transporteurs et les opérateurs portuaires qui agissent avec patriotisme pour rouvrir nos ports et assurer la disponibilité de fournitures essentielles au rétablissement et à la reconstruction suite à l'ouragan Helene"
Cet accord démontre l'importance du dialogue social et de la négociation collective dans la résolution des conflits du travail, tout en soulignant les défis auxquels fait face l'industrie maritime américaine dans un contexte de changements technologiques et économiques rapides.