Perpétuité pour Peter Cherif : Le djihadiste condamné dans l'affaire Charlie Hebdo

Peter Cherif, djihadiste lié à l'attentat contre Charlie Hebdo, a été condamné à la réclusion à perpétuité par la cour d'assises spéciale de Paris. Sa défense a été critiquée pour son manque d'engagement durant le procès.

3 octobre 2024, 18:23  •  0 vues

Perpétuité pour Peter Cherif : Le djihadiste condamné dans l'affaire Charlie Hebdo

Le 3 septembre 2024, après sept heures de délibération, la cour d'assises spéciale de Paris a rendu son verdict dans l'affaire Peter Cherif. Le djihadiste de 42 ans a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de vingt-deux ans, conformément aux réquisitions du ministère public.

Peter Cherif a été déclaré coupable de plusieurs chefs d'accusation, notamment :

  • Son adhésion à Al-Qaida dans la péninsule Arabique (AQPA) au Yémen pendant sept ans
  • Son rôle de geôlier pour trois humanitaires français détenus par AQPA en 2011
  • Sa participation au recrutement de Chérif Kouachi pour l'attentat contre Charlie Hebdo

La cour a estimé que Peter Cherif avait facilité l'intégration de Chérif Kouachi dans les rangs d'AQPA à l'été 2011 et maintenu le contact avec lui, tout en ayant connaissance de la mission terroriste qui lui avait été confiée.

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La présidente, Frédérique Aline, a justifié la sévérité de la peine par "l'extrême gravité" des faits et la "dangerosité" de l'accusé. Cette condamnation s'inscrit dans le contexte de la lutte antiterroriste renforcée en France depuis 2017, suite à plusieurs vagues d'attentats depuis 2015.

Le procès, qui a duré trois semaines, a été marqué par le comportement inhabituel de la défense. Les avocats de Peter Cherif, Me Sefen Guez Guez et Me Nabil El Ouchikli, ont brillé par leur absence lors de moments cruciaux du procès, notamment lors des interrogatoires de leur client et des témoignages des parties civiles.

"Contrairement aux usages, je découvre chaque jour si les avocats de Peter Cherif seront présents ou non. Je n'ai jamais vu ça…"

La présidente, Frédérique Aline, a déclaré le 27 septembre

Cette attitude a été vivement critiquée par le ministère public, qui a qualifié la défense de "légère", "intermittente" et même "démissionnaire". Ce comportement soulève des questions sur le respect du droit à la défense, principe fondamental du système judiciaire français.

L'affaire Peter Cherif met en lumière la complexité de la lutte contre le terrorisme et les défis auxquels font face les systèmes judiciaires dans ces cas particuliers. Elle souligne également l'importance d'une défense engagée et présente tout au long du procès pour garantir l'équité de la procédure.