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Exode massif au poste-frontière de Masnaa : des réfugiés fuient vers la Syrie

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Plus de 300 000 personnes ont fui vers la Syrie en deux semaines, empruntant la route endommagée de Masnaa. Les réfugiés, principalement syriens, font face à de nombreux défis lors de leur voyage.

Au poste-frontière de Masnaa, entre le Liban et la Syrie, un exode massif se poursuit. Plus de 300 000 personnes, majoritairement des Syriens, ont emprunté cette voie vers Damas au cours des deux dernières semaines. Cette situation s'inscrit dans un contexte où le Liban accueille le plus grand nombre de réfugiés par habitant au monde.

Le 4 octobre 2024, des frappes israéliennes ont ciblé les abords du poste-frontière, rendant la principale route vers la capitale syrienne impraticable. Un profond cratère a englouti une partie de l'autoroute, compliquant considérablement le passage, en particulier pour les personnes âgées et les enfants.

Malgré ces obstacles, des milliers de déplacés continuent d'affluer, déterminés à fuir les bombardements israéliens. Beaucoup d'entre eux vivaient dans les régions pauvres du sud du Liban, dans la banlieue sud de Beyrouth (un bastion du Hezbollah), ou dans la plaine de la Bekaa, des zones particulièrement touchées par les frappes aériennes.

Le témoignage de Roqya, une Syrienne originaire d'Alep, illustre la situation précaire de ces réfugiés. Après onze ans passés au Liban, elle a dû prendre la route avec ses six enfants suite à un nouveau bombardement. « Des immeubles et des maisons entières se sont effondrés sous les frappes, il fallait partir, ou nous allions mourir », explique-t-elle. Son mari, Ahmad, est resté au Liban, ne pouvant retourner en Syrie en raison du service militaire obligatoire.

Le parcours des réfugiés est semé d'embûches. Ils doivent traverser 2 kilomètres de terrain accidenté avant d'atteindre les camionnettes qui les transporteront jusqu'au poste syrien, situé à 4 kilomètres. Le coût de ce trajet s'élève à 20 dollars, une somme conséquente pour beaucoup.

« La guerre nous a expédiés au Liban, elle nous réexpédie en Syrie »

Ali, un réfugié syrien

Ali, un autre réfugié syrien, résume la situation avec fatalisme. Arrivé au Liban en 2014, il se voit contraint de repartir avec sa famille. Cependant, retourner dans sa ville d'origine, Al-Boukamal, n'est pas envisageable en raison de la présence iranienne accrue dans la région.

Cette situation met en lumière la complexité du conflit syrien, qui a débuté en 2011 et a déplacé plus de la moitié de la population du pays. L'ONU estime qu'en 2024, plus de 5,5 millions de Syriens sont réfugiés à l'étranger.

Le Liban, pays d'à peine 10 452 km², fait face à ses propres défis, notamment une grave crise économique depuis 2019. La présence de 1,5 million de réfugiés syriens en 2023 a ajouté une pression supplémentaire sur ses ressources limitées.

Alors que ces réfugiés entament un nouveau chapitre de leur exil, l'avenir reste incertain. Leur retour en Syrie, un pays qui partage des frontières avec cinq autres nations, les confronte à de nouveaux défis dans un pays profondément marqué par plus d'une décennie de conflit.