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Crise sanitaire : la ministre de l'Agriculture face aux défis de l'élevage

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Annie Genevard, nouvelle ministre de l'Agriculture, visite le Sommet de l'élevage pour rassurer le secteur face à une crise sanitaire majeure. Les éleveurs attendent des solutions concrètes.

La nouvelle ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, a effectué sa première visite officielle au Sommet de l'élevage à Cournon-d'Auvergne, dans le Puy-de-Dôme, le 3 octobre 2024. Cet événement, l'un des plus importants salons professionnels européens dédiés aux productions animales, accueille 650 exposants de 32 pays, 2 000 animaux et attend 120 000 visiteurs.

Annie Genevard, ancienne députée Les Républicains du Doubs et ex-présidente de l'Association nationale des élus de montagne, a été plutôt bien accueillie par les professionnels du secteur. Sa connaissance du terrain et son implication dans la loi EGalim, visant à équilibrer les relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire, ont été saluées.

La ministre a souligné sa méthode basée sur "l'écoute, le dialogue et l'action". Cette approche sera cruciale face aux défis majeurs auxquels le secteur est confronté, notamment une crise sanitaire sans précédent qui frappe les élevages depuis l'été 2024.

Aurélien Teyssier, président de la section des brebis noires du Velay, a évoqué la recrudescence du sérotype 8 de la fièvre catarrhale ovine (FCO) et l'apparition du sérotype 3 en France début août 2024. Cette maladie virale, transmise par des moucherons du genre Culicoides, affecte principalement les ovins mais touche également les bovins.

"On perd beaucoup d'animaux et il n'y a aucun traitement. Pour le sérotype 3, il y a un vaccin financé par l'État pour certains départements. Mais pour le sérotype 8 qui nous touche ici, il n'y a pas de prise en charge du vaccin et un grand manque de disponibilité. J'ai réussi à en avoir 300 pour un troupeau de 500 brebis."

Aurélien Teyssier, président de la section des brebis noires du Velay

La situation est d'autant plus préoccupante que la FCO n'est pas la seule menace. La maladie hémorragique épizootique (MHE), également transmise par des moucherons Culicoides, affecte les élevages ovins et bovins. Ces épizooties ont un impact significatif sur les exportations d'animaux vivants, une part importante de l'économie agricole française.

Yohann Barbe, président de la Fédération nationale des producteurs de lait et vice-président du Centre national interprofessionnel de l'économie laitière, a souligné les contraintes importantes pesant sur les exportations d'animaux. La disponibilité limitée des vaccins et leur financement partiel par l'État constituent des obstacles majeurs pour les éleveurs.

Face à ces défis, la ministre devra proposer des solutions concrètes. La recherche sur les vaccins contre la FCO est en constante évolution pour s'adapter aux nouveaux sérotypes, mais les éleveurs ont besoin d'un soutien immédiat. De plus, le changement climatique pourrait favoriser la propagation de ces maladies vectorielles, nécessitant une stratégie à long terme.

La visite d'Annie Genevard au Sommet de l'élevage marque le début d'un dialogue crucial entre le gouvernement et les professionnels du secteur. Les prochaines actions de la ministre seront déterminantes pour l'avenir de l'élevage français face à cette crise sanitaire sans précédent.

Mercer Bergeron

Économie