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Aurore Bergé face à des accusations de faux témoignage à l'Assemblée

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Le bureau de l'Assemblée nationale demande des poursuites contre Aurore Bergé pour faux témoignage. L'affaire concerne ses déclarations sur ses relations avec le secteur des crèches privées.

L'Aurore Bergé, députée du groupe Renaissance, se trouve au cœur d'une controverse politique. Le 9 octobre 2024, le bureau de l'Assemblée nationale a pris une décision importante concernant son cas. Par un vote serré de dix voix contre neuf, cette instance a choisi de transmettre à la justice une demande d'engagement de poursuites pour faux témoignage visant la parlementaire des Yvelines.

Cette décision s'inscrit dans un contexte politique tendu. L'Assemblée nationale, institution créée en 1789 pendant la Révolution française, voit son bureau, composé de 22 membres, jouer un rôle crucial dans cette affaire. La demande de poursuites émane des députés de La France insoumise (LFI) et des écologistes, partis de gauche majoritaires au sein du bureau.

Les accusations portent sur une audition du 30 avril 2024, lors de laquelle Aurore Bergé aurait déclaré sous serment n'avoir aucun lien personnel ou professionnel avec Elsa Hervy, déléguée générale de la Fédération française des entreprises de crèches (FFEC). Cette fédération, créée en 2007, représente un secteur en pleine expansion depuis les années 2000.

Le journaliste Victor Castanet, dans son ouvrage "Les Ogres" publié le 18 septembre 2024, remet en question ces déclarations. Il suggère l'existence d'une relation étroite entre Bergé et la FFEC, évoquant une collaboration dans la communication gouvernementale sur la politique de la petite enfance.

Face à ces allégations, Aurore Bergé a réagi fermement. Le 1er octobre 2024, elle a annoncé avoir déposé une plainte en diffamation, dénonçant ce qu'elle qualifie "d'ère du soupçon et de la rumeur". La diffamation, un délit en France depuis la loi sur la liberté de la presse de 1881, constitue une accusation grave dans le monde politique.

Le parquet de Paris, le plus important de France en termes de volume d'affaires traitées, n'a pas encore été officiellement saisi de ces procédures. Victor Castanet, à l'origine des révélations sur le scandale Orpea en 2022, déplore que la polémique détourne l'attention des problèmes de fond concernant les maltraitances dans les crèches privées.

Cette affaire soulève des questions importantes sur la transparence en politique et les relations entre le gouvernement et les acteurs privés du secteur de la petite enfance. Elle met également en lumière le rôle crucial du journalisme d'investigation dans la démocratie française, une pratique qui a pris de l'importance depuis l'affaire du Watergate aux États-Unis.

"Je déplore que le débat se déplace sur la polémique au détriment du fond, et donc de la question des maltraitances dans les crèches privées."

Victor Castanet, auteur de "Les Ogres"

L'affaire Aurore Bergé s'inscrit dans un contexte plus large de préoccupations croissantes concernant la qualité des services dans le secteur de la petite enfance. Depuis les années 2000, la politique de la petite enfance en France a connu de nombreuses réformes, reflétant l'importance accordée à ce sujet par les différents gouvernements.

Alors que l'enquête se poursuit, cette affaire rappelle l'importance du serment dans les procédures parlementaires, une pratique qui remonte au Moyen Âge en France. Elle souligne également les défis auxquels sont confrontés les politiciens dans la gestion de leur communication, à une époque où les "éléments de langage" sont devenus une pratique courante depuis les années 1970.