L'overshoot climatique : un retour en arrière impossible, selon une étude

Une étude révèle les risques du dépassement de 1,5°C de réchauffement, même suivi d'un retour à ce seuil. Certains impacts climatiques seraient irréversibles, soulignant l'urgence de réduire les émissions.

9 octobre 2024, 16:59  •  0 vues

L'overshoot climatique : un retour en arrière impossible, selon une étude

Dans le contexte du changement climatique, le concept d'"overshoot" gagne en importance. Ce terme, signifiant "dépassement et retour" en français, évoque l'idée de franchir temporairement la limite de 1,5°C de réchauffement avant de revenir à ce seuil grâce à des technologies avancées. Cependant, une étude publiée dans Nature le 9 octobre 2024 remet en question cette approche, soulignant les risques et les conséquences irréversibles d'un tel scénario.

L'étude, menée par 30 scientifiques financés par l'Union européenne, explore divers scénarios de dépassement et leurs impacts jusqu'en 2300. Carl-Friedrich Schleussner, auteur principal et chercheur à l'Institut international pour l'analyse des systèmes appliqués, affirme que même si la température mondiale redescendait après avoir franchi le seuil de 1,5°C, le climat et l'environnement ne seraient plus les mêmes qu'auparavant.

Les chercheurs ont identifié plusieurs impacts irréversibles du réchauffement climatique, même en cas de baisse ultérieure de la température. Parmi ces conséquences, on trouve l'augmentation de la mortalité due aux vagues de chaleur, l'extinction d'espèces, des pertes économiques, la disparition des glaciers, la fonte du pergélisol et la destruction des tourbières. De plus, un overshoot augmenterait la probabilité de déclencher des points de bascule climatiques, comme la fonte des calottes glaciaires du Groenland et de l'Antarctique occidental, ou le dépérissement de l'Amazonie.

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Il est important de noter que le taux d'extinction des espèces est actuellement 100 à 1000 fois supérieur au taux naturel, soulignant l'urgence de la situation. De plus, les océans ont absorbé environ 93% de la chaleur excédentaire due au réchauffement climatique depuis les années 1970, ce qui a des conséquences majeures sur les écosystèmes marins.

Face à ces constats alarmants, Schleussner insiste sur la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre dès maintenant pour limiter les dégâts. Cette approche est corroborée par les objectifs de l'Accord de Paris de 2015, qui vise à maintenir le réchauffement en dessous de 1,5°C.

"La seule façon de limiter les dégâts reste de réduire les émissions de gaz à effet de serre dès maintenant, afin d'empêcher le réchauffement de trop s'aggraver."

Carl-Friedrich Schleussner, auteur principal de l'étude

Il est crucial de noter que les émissions mondiales de CO2 doivent diminuer d'environ 45% d'ici 2030 par rapport aux niveaux de 2010 pour atteindre cet objectif. Cependant, la trajectoire actuelle nous dirige vers un réchauffement de près de 3°C en 2100, ce qui aurait des conséquences catastrophiques pour la planète et ses habitants.

En conclusion, cette étude souligne l'importance cruciale de prendre des mesures immédiates et drastiques pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. L'idée d'un overshoot contrôlé semble de plus en plus risquée et pourrait entraîner des dommages irréversibles à notre planète. Il est temps d'agir de manière décisive pour préserver notre avenir et celui des générations futures.