Rupture d'alliance à l'Assemblée : tensions entre macronistes et LR

L'accord entre Gabriel Attal et Laurent Wauquiez sur la répartition des postes à l'Assemblée nationale a volé en éclats. Cette rupture provoque des tensions et menace la stabilité de la majorité présidentielle.

9 octobre 2024, 17:21  •  0 vues

Rupture d'alliance à l'Assemblée : tensions entre macronistes et LR

La scène politique française connaît une nouvelle secousse. L'accord conclu cet été entre Gabriel Attal et Laurent Wauquiez pour la répartition des postes-clés à l'Assemblée nationale a été rompu le 9 octobre 2024, provoquant des tensions au sein de la majorité présidentielle.

Cette rupture s'est manifestée lors de l'élection à la présidence de la commission des affaires économiques, l'une des huit commissions permanentes de l'Assemblée nationale. Contre toute attente, c'est Aurélie Trouvé de La France insoumise (LFI) qui a remporté ce poste stratégique, au détriment des macronistes.

Le Premier ministre Michel Barnier a exprimé sa préoccupation face à ce qu'il considère comme un manque de solidarité de la part de ses alliés. Cette situation intervient à un moment crucial, alors que le vote du budget annuel de l'État approche.

L'accord initial prévoyait une répartition des postes entre le groupe Ensemble pour la République (EPR) et la Droite républicaine (ex-Les Républicains). Cependant, le groupe LR a estimé ne pas avoir obtenu suffisamment de postes, notamment en raison de l'incertitude concernant une vice-présidence laissée vacante.

Le déroulement des élections pour les présidences de commissions a révélé les fissures dans l'alliance. Si certains postes ont été attribués sans heurts, comme celui de la commission des affaires sociales à Frédéric Valletoux (Horizons), d'autres ont donné lieu à des manœuvres politiques complexes.

"Les coups de billard à je ne sais combien de bandes font que LR est maintenant le paillasson de [LFI]"

Laure Lavalette, députée RN

Cette situation a été exploitée par l'opposition, notamment le Rassemblement National (RN), qui n'a pas manqué de critiquer la droite traditionnelle.

Les tensions ne se limitent pas à la droite et au centre. La gauche connaît également des divisions, comme l'a montré l'élection à la présidence de la commission des affaires sociales. Le choix de Jérôme Guedj comme candidat a suscité des dissensions au sein du Nouveau Front populaire (NFP).

Ces événements soulèvent des questions sur la stabilité de la majorité présidentielle et la capacité du gouvernement à faire adopter ses projets de loi, notamment le budget. Certains députés, comme Eric Bothorel, ont même évoqué la possibilité de voter une motion de censure, un outil rarement utilisé qui pourrait mettre en péril le gouvernement.

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Dans ce contexte tendu, les ambitions présidentielles pour 2027 semblent déjà influencer les stratégies politiques. Les observateurs notent que ces manœuvres pourraient être liées aux aspirations de Laurent Wauquiez pour la prochaine élection présidentielle.

Alors que la France fait face à de nombreux défis, tant sur le plan économique que social, cette crise politique interne à la majorité risque de compliquer la mise en œuvre des réformes promises par le gouvernement. Les prochaines semaines seront cruciales pour déterminer si cette alliance fragilisée peut être reconstruite ou si le paysage politique français connaîtra de nouveaux bouleversements.