Retailleau propose d'étendre la rétention administrative à 210 jours

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, souhaite prolonger la durée de rétention administrative pour les migrants irréguliers jusqu'à 210 jours. Cette proposition intervient après un récent fait divers tragique.

2 octobre 2024, 18:42  •  0 vues

Retailleau propose d'étendre la rétention administrative à 210 jours

Dans une récente déclaration, Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur français, a proposé une extension significative de la durée de rétention administrative pour les migrants en situation irrégulière. Cette annonce, faite le 2 octobre 2024, vise à porter la période maximale de rétention à 210 jours, soit environ sept mois.

La rétention administrative, introduite en France en 1981, a connu plusieurs évolutions au fil des années. Initialement fixée à 10 jours en 1993, la durée maximale a été portée à 90 jours par la loi Collomb de 2018, une mesure qui avait déjà suscité la controverse à l'époque.

Retailleau justifie cette proposition en déclarant :

"Pour les crimes les plus graves, il faut aller jusqu'à 180 jours, voire 210 jours. Quand le droit ne protège plus, il faut le changer."

Notre main ne doit pas trembler

Cette déclaration intervient dans un contexte tendu, suite au meurtre d'une jeune étudiante de 19 ans, dont le corps a été découvert dans le bois de Boulogne le 19 septembre 2024. Le suspect, un individu précédemment condamné pour viol et sous le coup d'une obligation de quitter le territoire, avait été libéré d'un Centre de Rétention Administrative (CRA) le 3 septembre.

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Le ministre a également annoncé son intention de conditionner la politique de visas à la délivrance de laissez-passer consulaires, documents essentiels pour l'expulsion des étrangers en situation irrégulière. Il a critiqué la coopération avec le Maroc et l'Algérie, citant des chiffres de 2023 montrant un déséquilibre entre les visas accordés et les laissez-passer obtenus.

Retailleau propose aussi de transférer la responsabilité de l'aide juridique et sociale dans les CRA de l'Office Français de l'Immigration et de l'Intégration (OFII), créé en 2009, plutôt qu'aux associations actuellement en charge.

Ces propositions s'inscrivent dans un débat plus large sur la politique migratoire française et européenne. La France compte environ 25 CRA sur son territoire, et la durée maximale de rétention varie considérablement entre les pays européens. La directive "retour" de l'Union européenne encadre ces procédures, tandis que la Cour européenne des droits de l'homme a rendu plusieurs arrêts sur le sujet.

Il est important de noter que ces mesures nécessiteraient l'adoption d'une nouvelle loi. Le ministre a déclaré que "chacun prendra ses responsabilités devant le peuple", soulignant l'enjeu politique de ces propositions.