L'archéologie marocaine : un trésor préhistorique en plein essor

Le Maroc, riche en sites préhistoriques, connaît un renouveau archéologique suite à la découverte du plus ancien Homo sapiens. Les autorités investissent dans la recherche et la valorisation du patrimoine.

21 septembre 2024, 15:14  •  6462 vues

L'archéologie marocaine : un trésor préhistorique en plein essor

Le Maroc s'affirme comme un acteur majeur de l'archéologie préhistorique, grâce à ses sites exceptionnels et à une collaboration internationale croissante. La découverte en 2017 du plus ancien fossile d'Homo sapiens à Djebel Irhoud, datant de 315 000 ans, a propulsé le pays sur le devant de la scène archéologique mondiale.

À quelques kilomètres au sud de Rabat, la grotte de Dar-Es-Soltane 2 témoigne de cette effervescence. Occupée depuis 120 000 ans, elle fait l'objet d'une nouvelle campagne de fouilles, fruit d'une collaboration entre l'Institut national des sciences de l'archéologie et du patrimoine (Insap) et le Collège de France.

Abdelouahed Ben-Ncer, chercheur à l'Insap, souligne l'importance du site : "La meilleure documentation anthropologique de la région provient de cette grotte". Les fouilles, initiées entre 1969 et 1978 par André Débénath, ont repris en 2022 sous l'impulsion de Jean-Jacques Hublin, titulaire de la chaire de paléoanthropologie au Collège de France.

L'un des objectifs principaux est d'en apprendre davantage sur la culture atérienne, caractérisée par ses pointes taillées pédonculées. Cette industrie lithique, présente "du Sahara jusqu'à la Méditerranée et l'Atlantique", coïncide avec la période où Homo sapiens a quitté l'Afrique, il y a environ 70 000 ans.

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La découverte de Djebel Irhoud a eu un impact considérable sur l'archéologie marocaine. Abdelouahed Ben-Ncer note : "Plusieurs équipes à travers le monde nous ont depuis contactés pour travailler au Maroc". Les autorités marocaines ont pris conscience de l'importance de ce patrimoine, investissant dans la protection et la valorisation des sites.

Un centre d'interprétation a été créé près de Djebel Irhoud, les infrastructures ont été améliorées, et le site a été classé patrimoine national. Ces efforts témoignent de la volonté du Maroc de développer son archéologie de manière autonome, tout en maintenant des collaborations internationales fructueuses.

L'archéologie marocaine, riche de ses nombreux sites préhistoriques et antiques, s'affirme ainsi comme un acteur incontournable dans l'étude des origines de l'humanité. Les découvertes récentes et les investissements en cours promettent de nouvelles révélations passionnantes sur notre passé lointain.