Dans un Liban déjà fragilisé par de multiples crises, l'offensive israélienne déclenchée le 23 septembre 2024 a provoqué un exode massif, forçant environ un million de personnes à fuir leurs foyers. Cette situation sans précédent met à rude épreuve un pays de 10 452 km² qui compte normalement 6,8 millions d'habitants.
Le témoignage de Zahraa Cheikhouna, une jeune mère de 26 ans, illustre la détresse des déplacés. Fuyant les bombardements de la banlieue sud de Beyrouth, elle et sa famille ont trouvé refuge dans une tente de fortune au centre de la capitale. "Nous n'avons pas dormi. Les enfants étaient effrayés par le bruit des frappes", confie-t-elle, soulignant l'insécurité et le manque de confort de leur situation.
L'ampleur de cet exode a pris de court les organisations humanitaires. Les écoles, transformées en abris, sont rapidement devenues surpeuplées. De nombreuses familles, comme celle de Zahraa, se retrouvent sans autre choix que de camper dans les rues, exposées aux intempéries et à l'insécurité.
Cette crise survient dans un contexte déjà complexe pour le Liban :
- Une grave crise économique depuis 2019
- L'accueil de 1,5 million de réfugiés syriens
- Les séquelles de l'explosion du port de Beyrouth en 2020
- Un système politique confessionnel fragile
L'offensive israélienne, visant à neutraliser le Hezbollah, organisation politique et militaire chiite fondée en 1982, a atteint son paroxysme dans la nuit du 27 au 28 septembre avec l'élimination de Hassan Nasrallah, le chef du mouvement. Ces bombardements massifs ont déclenché un exode depuis les régions majoritairement chiites du sud, de l'est et de la banlieue sud de Beyrouth.
Le Liban, pays aux 8 gouvernorats administratifs et à l'histoire millénaire, se trouve aujourd'hui confronté à un défi humanitaire colossal. Avec une économie largement basée sur les services et une diaspora estimée à plus de 12 millions de personnes dans le monde, le pays du cèdre doit maintenant mobiliser toutes ses ressources pour faire face à cette crise.
"La situation au Liban est critique. Nous assistons à un déplacement de population d'une ampleur sans précédent dans l'histoire récente du pays. La communauté internationale doit agir rapidement pour éviter une catastrophe humanitaire."
Alors que de nouveaux bombardements ont été signalés dans la nuit du 1er au 2 octobre sur la banlieue sud de Beyrouth, l'avenir reste incertain pour les déplacés libanais. La communauté internationale est appelée à se mobiliser pour soutenir un pays qui, malgré sa résilience légendaire et sa cuisine réputée dans le monde entier, peine à faire face à cette nouvelle épreuve.