Biden : champion des syndicats face à des défis historiques

Joe Biden, fervent défenseur des syndicats, se heurte à des obstacles historiques. Malgré son soutien sans précédent, le taux de syndicalisation reste faible, reflétant un déclin amorcé dans les années 1980.

3 octobre 2024, 09:06  •  0 vues

Biden : champion des syndicats face à des défis historiques

Joe Biden s'est imposé comme un ardent défenseur des syndicats américains, marquant l'histoire en devenant le premier président à se rendre sur un piquet de grève en septembre 2023. Cette visite symbolique auprès des membres du syndicat United Auto Workers illustre son engagement envers les travailleurs, un pilier de sa politique depuis sa campagne de 2019.

Le soutien de Biden aux travailleurs s'étend à divers secteurs. Il a défendu les revendications des dockers en grève depuis octobre 2024, soulignant la nécessité d'un contrat équitable. Son administration s'est également impliquée dans des conflits chez Boeing et Kaiser Permanente, démontrant une volonté d'intervention active dans les négociations syndicales.

"Il est temps qu'ils négocient un contrat équitable avec les travailleurs reflétant la contribution substantielle qu'ils ont apportée à la reprise économique."

Joe Biden a déclaré :

Cette approche s'inscrit dans une tradition syndicale américaine riche, remontant à la fondation du premier syndicat national en 1866. Les syndicats ont joué un rôle crucial dans l'obtention de la journée de 8 heures au 19e siècle et dans l'adoption du Civil Rights Act de 1964. Le mouvement syndical a connu son apogée dans les années 1950-1970, avec des victoires significatives comme la grève de Flint de 1936-1937 pour l'industrie automobile.

Cependant, malgré les efforts de Biden, le taux de syndicalisation reste faible, avec seulement un travailleur sur dix syndiqué fin 2023. Cette situation reflète un déclin amorcé dans les années 1980, symbolisé par le licenciement de 11 000 contrôleurs aériens grévistes sous Ronald Reagan. Le virage libéral de cette époque a profondément affecté le mouvement syndical, déjà fragilisé par la désindustrialisation.

Les défis actuels sont nombreux. Le mouvement "Fight for $15", lancé en 2012, illustre les nouvelles formes de mobilisation. Cependant, des décisions comme celle de la Cour suprême dans l'affaire Janus v. AFSCME en 2018 ont limité le pouvoir des syndicats. L'échec répété de l'adoption du Employee Free Choice Act souligne les obstacles législatifs persistants.

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Malgré ces difficultés, certains syndicats restent influents, comme le syndicat des enseignants NEA, le plus grand du pays. La persistance de mouvements comme celui des United Auto Workers, fondé en 1935, témoigne de la résilience du syndicalisme américain.

En conclusion, bien que Joe Biden se présente comme "le président le plus prosyndicats" de l'histoire américaine, il fait face à des défis structurels profonds. Son soutien, bien que sans précédent, s'inscrit dans un contexte de déclin syndical long de plusieurs décennies, illustrant la complexité de la revitalisation du mouvement ouvrier aux États-Unis.