Dans un restaurant cosy du 10e arrondissement de Paris, Stéphane Guillon nous accueille, vêtu de noir, arborant des bagues en argent. L'humoriste, qui fêtera ses 61 ans en décembre, vient de publier "Fini de rire" (Albin Michel), un livre autobiographique sur sa récente rupture amoureuse.
Sirotant un thé à la menthe, Guillon explique son aversion pour toute forme de dépendance : "Je n'aime pas être dépendant d'une pulsion, qu'il s'agisse d'alcool ou de nourriture." Cette discipline personnelle contraste avec la vulnérabilité qu'il expose dans son nouvel ouvrage.
L'écriture est devenue pour Guillon un exutoire face aux épreuves de la vie. Après son renvoi de France Inter en 2009 suite à une chronique controversée sur Dominique Strauss-Kahn, il avait déjà publié plusieurs livres sur cet épisode. Cette habitude d'écrire après des événements difficiles s'est poursuivie avec "Fini de rire", né d'une rupture douloureuse en 2023.
Dans ce livre, Guillon raconte comment il a quitté sa vie confortable avec Muriel Cousin pour une relation tumultueuse avec une jeune femme. Cette aventure l'a plongé dans une profonde dépression, allant jusqu'à envisager le suicide. "J'ai pensé à en finir", confie-t-il, le regard empreint de tristesse.
"L'écriture est le seul processus que je connais. Je savais que raconter cette histoire allait me recentrer, même si je n'étais pas sûr du résultat."
Cette confession intime révèle une facette méconnue de l'humoriste, loin de son image de sniper du PAF. Guillon, qui a débuté sa carrière dans les années 1990 dans des cafés-théâtres, est connu pour son style provocateur et caustique. Il a marqué les esprits par ses chroniques satiriques à la radio et à la télévision, notamment sur France Inter de 2007 à 2010 et dans l'émission "On n'est pas couché" sur France 2.
Au fil de sa carrière, Guillon a diversifié ses activités, jouant dans des films comme "Musée haut, musée bas" en 2008, participant à "Danse avec les stars" en 2011, et réalisant des one-man-shows acclamés. Son engagement politique et ses critiques acerbes lui ont valu des controverses, mais aussi une reconnaissance, comme le Prix Philippe Seguin de l'humour politique en 2010.
Aujourd'hui, à l'aube de ses 61 ans, Stéphane Guillon nous offre un témoignage poignant sur la fragilité humaine, prouvant que même les humoristes les plus mordants peuvent être touchés par les tourments de l'amour et de la dépression. Son livre "Fini de rire" apparaît comme une thérapie personnelle, mais aussi comme un message d'espoir pour ceux qui traversent des moments difficiles.