Baisse du budget outre-mer 2025 : inquiétudes et débats
Le budget 2025 pour les outre-mer diminue de 9%, suscitant des inquiétudes. Les députés demandent stabilité et soutien face aux défis spécifiques des territoires ultramarins.
Le budget 2025 pour les territoires d'outre-mer français a été annoncé le 10 octobre 2024, révélant une baisse significative de 9%, soit 250 millions d'euros. Cette réduction porte le budget total à 2,49 milliards d'euros, dont les deux tiers sont destinés aux exonérations de cotisations sociales pour soutenir l'emploi.
Christian Baptiste, député socialiste de Guadeloupe et rapporteur spécial du budget, a détaillé les changements. Le programme de soutien à la compétitivité des entreprises bénéficie d'une augmentation de 100 millions d'euros, tandis que celui dédié aux conditions de vie subit une baisse d'environ 300 millions d'euros.
Face à cette situation, les députés ultramarins expriment leurs préoccupations. Christian Baptiste plaide pour une stabilité budgétaire, soulignant les défis persistants dans les territoires d'outre-mer, tels que le manque d'infrastructures, le coût élevé de la vie et les enjeux de continuité territoriale. Il propose des mesures d'exception pour exempter les outre-mer des réductions budgétaires.
L'exécutif s'est engagé à épargner vingt départements des réductions de dépenses de fonctionnement, incluant les Antilles, la Guyane, La Réunion et Mayotte. Cependant, cette promesse ne satisfait pas pleinement l'opposition. Des députés de La Réunion, représentant divers partis politiques, ont adressé une lettre au Premier ministre Michel Barnier le 3 octobre, demandant l'exemption du département de l'effort annoncé sur les pensions des retraités.
Il est important de noter que le budget du ministère des outre-mer ne représente qu'environ 10% de la dépense publique totale en faveur des territoires ultramarins. Le gouvernement souligne ses efforts dans d'autres domaines de l'action de l'État pour soutenir ces régions.
Les inquiétudes s'intensifient, notamment en vue d'un plan de reconstruction massif pour la Nouvelle-Calédonie, qui a déjà reçu 400 millions d'euros d'aides immédiates depuis mi-mai 2024. La Nouvelle-Calédonie, devenue collectivité sui generis en 1999, abrite le deuxième plus grand récif corallien au monde, soulignant son importance écologique.
En Martinique, où une révolte contre la vie chère est en cours, l'annonce de la baisse des crédits suscite de vives critiques. Béatrice Bellay, députée socialiste de la Martinique, appelle à un effort de solidarité nationale, impliquant également les grands groupes de distribution implantés dans les territoires ultramarins.
Le ministère des Finances met en avant dans sa présentation du projet de loi de finances que 400 millions d'euros sont alloués à la deuxième génération des contrats de convergence outre-mer. De plus, 184 millions d'euros sont maintenus pour la ligne budgétaire unique soutenant le logement.
Il est crucial de rappeler que la France compte 13 territoires d'outre-mer répartis dans les océans Atlantique, Indien et Pacifique, chacun avec ses spécificités et défis. Par exemple, la Guyane française abrite le Centre spatial guyanais, principal port spatial de l'Union européenne, tandis que La Réunion compte un volcan actif, le Piton de la Fournaise, et deux sites inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO.
"Nous demandons au minimum la stabilité, compte tenu du déficit d'équipements structurants qui persiste dans les territoires d'outre-mer, de la vie chère, et des enjeux de la continuité territoriale"
Ce débat budgétaire souligne les défis uniques auxquels sont confrontés les territoires d'outre-mer français, allant de la préservation de la biodiversité exceptionnelle à la gestion des enjeux économiques et sociaux spécifiques à chaque région.