Dans une affaire qui a ébranlé le monde du rugby, le parquet de Mendoza en Argentine a recommandé un non-lieu pour Hugo Auradou et Oscar Jegou, deux rugbymen français accusés de viol aggravé. Cette décision, annoncée le 4 octobre 2024, marque un tournant significatif dans une affaire qui a captivé l'attention du public depuis plusieurs mois.
Les deux joueurs, âgés de 21 ans, étaient inculpés pour des faits présumés survenus dans la nuit du 6 au 7 juillet 2024, dans une chambre d'hôtel à Mendoza. Cette ville, connue pour son importance dans le rugby argentin et ses vignobles réputés, accueillait alors un test-match entre le XV de France et l'Argentine, perpétuant une rivalité sportive qui remonte à 1949.
Martin Ahumada, porte-parole du parquet de Mendoza, a déclaré à l'AFP :
"La défense a demandé le non-lieu devant le parquet, et le parquet soutient le non-lieu et demande une audience auprès du juge"
Cette recommandation sera examinée lors d'une audience à huis clos fixée au 18 octobre 2024, reflétant la gravité avec laquelle les affaires de viol sont traitées en Argentine depuis les réformes législatives des années 2010.
Depuis le début de l'affaire, Auradou et Jegou ont maintenu que les relations sexuelles avec la plaignante, rencontrée en boîte de nuit, étaient consenties. Ils nient toute violence, contredisant les allégations de l'avocate de la plaignante qui évoquait "une violence terrible" et sa cliente "sauvagement battue".
L'affaire soulève des questions importantes sur le consentement sexuel dans le sport professionnel, un sujet de plus en plus discuté. Les fédérations sportives, y compris la Fédération française de rugby (FFR), ont mis en place des protocoles stricts concernant le comportement des joueurs lors des tournées internationales.
Après avoir été initialement détenus puis placés en résidence surveillée, les deux joueurs ont été libérés mi-août 2024 et autorisés à quitter l'Argentine le 4 septembre 2024. Ils ont depuis repris l'entraînement dans leurs clubs respectifs en France.
Hugo Auradou, joueur de la Section paloise, club évoluant en Top 14 depuis 2015, devrait faire son retour à la compétition le 5 octobre 2024 lors d'un déplacement à Perpignan, face à l'USAP, un club historique du rugby français fondé en 1902.
Cette affaire rappelle que, malgré la présomption d'innocence, principe fondamental du droit pénal en Argentine et en France, les accusations criminelles peuvent avoir un impact significatif sur la carrière et la réputation des athlètes de haut niveau, même en cas de non-lieu.
Le monde du rugby, et plus largement celui du sport professionnel, suivra attentivement l'issue de cette affaire, qui pourrait influencer les futures politiques des clubs et des fédérations en matière de comportement des joueurs hors du terrain.