Commémoration du 7 octobre : Le CRIF évoque le traumatisme et l'antisémitisme
Un an après l'attaque du Hamas, le CRIF organise une cérémonie à Paris. Son président, Yonathan Arfi, revient sur l'impact de cet événement pour la communauté juive et la société française.
Le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) organise une cérémonie commémorative le 7 octobre 2024 au Dôme de Paris, un an jour pour jour après l'attaque terroriste du Hamas en Israël. Cet événement vise à rendre hommage aux victimes et à soutenir les otages toujours détenus.
Yonathan Arfi, président du CRIF, a partagé ses réflexions sur l'impact de cette attaque sur la communauté juive française et la société dans son ensemble. Il souligne que le 7 octobre 2023 a provoqué un sentiment d'insécurité et de vulnérabilité parmi les Juifs du monde entier, remettant en question le rôle symbolique d'Israël comme refuge.
L'attaque a ravivé des souvenirs douloureux de persécutions historiques, créant ce qu'Arfi décrit comme une "régression historique". Il compare cet événement à d'autres actes terroristes majeurs comme les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis et ceux du 13 novembre 2015 à Paris, tout en soulignant son caractère unique.
"Le 7-Octobre restera comme un événement unique qu'on ne peut réduire à une catégorie existante. Par certains aspects, c'est un pogrom, par d'autres, c'est un acte de terrorisme de masse comme le sont le 11-Septembre ou le 13-Novembre."
La commémoration intervient à un moment délicat, alors que la tradition juive marque généralement la transition du deuil au souvenir après un an. Cependant, la situation actuelle, avec la poursuite du conflit et la présence d'otages, complique ce processus.
Arfi met en lumière la dimension antisémite de l'attaque, soulignant que les assaillants visaient spécifiquement les Juifs, au-delà du conflit israélo-palestinien. Il considère le 7 octobre comme l'épicentre d'un "séisme antisémite" dont les répercussions se font sentir mondialement.
Cette attaque a également eu un impact significatif sur la perception de l'antisémitisme en France. Arfi estime qu'elle a conduit à une "clarification des positions" sur ce sujet au sein de la société française.
Le choix du Dôme de Paris, pouvant accueillir jusqu'à 4 600 personnes, pour cette commémoration souligne l'importance de l'événement. Il reflète aussi la taille significative de la communauté juive française, la plus importante d'Europe avec environ 500 000 membres.
Cette commémoration s'inscrit dans un contexte plus large de lutte contre l'antisémitisme en France, un phénomène en recrudescence ces dernières années malgré sa pénalisation depuis 1972. Elle rappelle également le rôle crucial du CRIF, fondé en 1944 pendant l'occupation allemande, dans la représentation et la défense des intérêts de la communauté juive française.
