L'UE impose des surtaxes sur les véhicules électriques chinois

L'Union européenne a approuvé des surtaxes allant jusqu'à 35,3% sur les véhicules électriques chinois. Cette mesure vise à protéger l'industrie automobile européenne face à la concurrence croissante de la Chine.

4 octobre 2024, 16:22  •  14 vues

L'UE impose des surtaxes sur les véhicules électriques chinois

L'Union européenne (UE) a pris une décision majeure concernant le marché des véhicules électriques. Le 4 octobre 2024, les États membres ont donné leur accord pour l'imposition de surtaxes allant jusqu'à 35,3% sur les véhicules électriques fabriqués en Chine. Cette mesure, qui entrera en vigueur au plus tard le 31 octobre 2024, marque un tournant dans les relations commerciales entre l'UE et la Chine.

La décision intervient dans un contexte où la Chine domine le marché mondial de l'automobile depuis 2009. L'UE, formée en 1993 avec le traité de Maastricht, cherche à protéger son industrie automobile, qui représente environ 7% de son PIB. Cette industrie, employant près de 13 millions de personnes, fait face à une concurrence chinoise de plus en plus agressive.

Les surtaxes varieront selon les constructeurs :
- Tesla : 7,8%
- BYD : 17%
- Geely : 18,8%
- SAIC (MG) : 35,3%
- Autres constructeurs : 20,7%

Ces taux s'ajouteront aux droits de douane existants de 10%. Il est intéressant de noter que Tesla, fondée en 2003, bénéficie du taux le plus bas, tandis que SAIC, le plus grand constructeur automobile chinois, se voit imposer le taux le plus élevé.

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La part de marché des véhicules fabriqués en Chine en Europe est passée de 12% à près de 25% entre 2020 et 2024. Selon l'ONG Transport et Environnement, cette part pourrait diminuer à 20% en 2025 et à 18% en 2026 avec l'application de ces surtaxes.

Cette décision s'inscrit dans le cadre plus large de la transition écologique de l'UE. L'Union a fixé des objectifs ambitieux, notamment l'interdiction des voitures à moteur thermique d'ici 2035 et une réduction des émissions de CO2 pour les nouvelles voitures de 37,5% d'ici 2030. Ces objectifs, influencés par l'Accord de Paris sur le climat de 2015, ont accéléré la transition vers les véhicules électriques.

L'industrie automobile européenne fait face à de nombreux défis. La Chine produit environ 80% des batteries lithium-ion du monde, un composant essentiel des véhicules électriques. Pour contrer cette domination, l'UE a lancé l'Alliance européenne pour les batteries en 2017, visant à développer une chaîne de valeur compétitive en Europe.

La décision de l'UE n'a pas fait l'unanimité parmi les États membres. L'Allemagne, dont l'industrie automobile emploie directement plus de 800 000 personnes, s'est opposée à cette mesure, craignant des répercussions sur ses relations commerciales avec la Chine. Cependant, elle n'a réussi à convaincre que la Hongrie, Malte, la Slovaquie et la Slovénie de s'y opposer.

Cette mesure protectionniste soulève des questions sur l'avenir du marché automobile européen et ses relations avec la Chine. Alors que l'UE cherche à protéger son industrie, elle doit également naviguer dans un paysage complexe où l'innovation, la durabilité et la compétitivité mondiale sont en jeu.