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Réforme majeure du droit du travail au Royaume-Uni : le Labour tient sa promesse

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Le gouvernement travailliste britannique dépose un projet de loi ambitieux visant à renforcer les droits des travailleurs. Cette réforme, promise durant la campagne, cible notamment les contrats "zéro heure" et les pratiques abusives.

Le gouvernement travailliste britannique, dirigé par Keir Starmer, a tenu sa promesse électorale en déposant un projet de loi ambitieux visant à réformer en profondeur les droits des travailleurs au Royaume-Uni. Cette initiative, présentée le 10 octobre 2024 à la Chambre des communes, marque un tournant significatif dans la politique du travail britannique.

Le Parti travailliste, fondé en 1900, a toujours eu à cœur la défense des droits des travailleurs. Cette réforme, baptisée "Employment Rights Bill", s'inscrit dans cette tradition et vise à corriger les dérives observées ces dernières décennies. En effet, depuis les années 1980, le marché du travail britannique s'est considérablement flexibilisé, devenant l'un des plus souples d'Europe.

L'un des points centraux de cette réforme concerne les contrats "zéro heure", qui se sont multipliés depuis le début des années 2000. En 2023, environ un million de travailleurs britanniques étaient concernés par ce type de contrat. Le projet de loi prévoit de permettre aux salariés sous ce régime d'obtenir un nombre d'heures fixes après une certaine période, offrant ainsi plus de stabilité et de sécurité.

"Notre mission est de mettre fin aux abus dans le monde du travail et nous tenons à inscrire nos promesses dans la loi afin qu'aucun employeur ne puisse abuser du système pour priver ses travailleurs des droits fondamentaux et de la dignité qu'ils méritent."

Angela Rayner, vice-première ministre, a déclaré :

La réforme s'attaque également aux pratiques de "fire and rehire", devenues plus courantes pendant la pandémie de COVID-19. Ces pratiques seront désormais limitées aux cas extrêmes, comme lorsqu'une entreprise est menacée de faillite.

Il est important de noter que cette réforme s'inscrit dans un contexte plus large de changements dans le monde du travail britannique. Depuis le Brexit en 2020, le Royaume-Uni a dû repenser certaines de ses lois du travail. De plus, avec l'émergence de la gig economy, qui représente environ 5% de la main-d'œuvre britannique en 2024, de nouveaux défis se posent en termes de protection des travailleurs.

Le projet de loi prévoit également de combler les lacunes du droit britannique mises en lumière par le scandale P&O Ferries en 2022. Cette affaire avait révélé les failles du système permettant à certaines entreprises d'échapper aux lois nationales du travail.

Bien que les détails précis de la réforme ne seront finalisés qu'en 2026, après une période de consultation avec le patronat et les syndicats, cette initiative marque un pas important vers une meilleure protection des travailleurs au Royaume-Uni. Dans un pays où le taux de syndicalisation n'est que de 23% en 2024, cette réforme pourrait contribuer à rééquilibrer les relations entre employeurs et employés.