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Procédure de destitution inédite contre Macron : débat à l'Assemblée

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Une proposition de destitution d'Emmanuel Macron, une première sous la Ve République, sera examinée à l'Assemblée nationale. Le débat porte sur les actions du président jugées incompatibles avec sa fonction.

Dans une démarche sans précédent sous la Ve République, une proposition de résolution visant à destituer le président Emmanuel Macron sera examinée à l'Assemblée nationale. Cette procédure, basée sur l'article 68 de la Constitution, marque un tournant dans l'histoire politique française.

Le député écologiste Jérémie Iordanoff a été nommé rapporteur de cette proposition le 25 septembre 2024. Cette initiative, soutenue par 81 députés de gauche, intervient dans un contexte de crise politique aiguë. Le refus de Macron de nommer Lucie Castets, candidate du Nouveau Front populaire, au poste de Premier ministre après les élections législatives anticipées du 7 juillet, est au cœur des critiques.

Les partisans de la destitution pointent du doigt plusieurs décisions présidentielles jugées problématiques :

  • La dissolution de l'Assemblée nationale, qualifiée d'absurde
  • Un délai record de 51 jours pour nommer un Premier ministre
  • La nomination de Michel Barnier, issu des Républicains, comme Premier ministre
  • L'implication directe du président dans la composition du gouvernement

Ces actions sont perçues comme contribuant à un désordre institutionnel et une crise politique majeure.

Iordanoff souligne l'importance du débat à venir : "Nous examinerons si le président a commis des manquements incompatibles avec l'exercice de son mandat." Il ajoute que cette discussion est nécessaire pour "mettre chacun face à ses responsabilités".

La procédure de destitution, bien que soutenue par certains groupes de gauche, ne fait pas l'unanimité. Les socialistes, par exemple, ont voté pour sa recevabilité mais s'opposeront à la destitution elle-même. Cette divergence reflète les doutes sur la pertinence de la démarche et la crainte de renforcer Macron en cas d'échec.

Il est important de noter que cette procédure est inédite dans l'histoire de la Ve République, établie en 1958. L'article 68 de la Constitution, qui permet la destitution du président, n'a jamais été invoqué auparavant. Cette situation met en lumière la complexité du système politique français et les mécanismes de contrôle du pouvoir exécutif.

Le débat à venir à l'Assemblée nationale, qui compte 577 députés, promet d'être intense. Il mettra à l'épreuve les institutions de la République et pourrait avoir des répercussions durables sur le paysage politique français.

"S'il y a un responsable de la dissolution et de la crise politique qui s'est ensuivie, c'est le président de la République. Tout le monde l'a bien compris."

Jérémie Iordanoff, député écologiste

Cette crise survient dans un contexte politique déjà tendu, marqué par les résultats des élections européennes du 9 juin et des législatives des 30 juin et 7 juillet 2024. Ces scrutins ont vu une montée en puissance de l'opposition, remettant en question la légitimité des actions présidentielles.

La suite de cette procédure exceptionnelle sera suivie de près par les observateurs politiques et les citoyens français. Quelle que soit l'issue, elle marquera un moment crucial dans l'histoire de la Ve République et pourrait influencer l'avenir des institutions françaises.