Il y a vingt et un ans, le 1er mai 2003, George W. Bush proclamait la victoire en Irak depuis le porte-avions USS Abraham Lincoln. Cette déclaration prématurée a précédé une période de chaos prolongé en Irak. Deux décennies plus tard, le 19 octobre 2023, Joe Biden mettait en garde Benyamin Nétanyahou contre la répétition de telles erreurs, suite aux attaques du Hamas du 7 octobre.
Malgré cet avertissement, Nétanyahou semble déterminé à poursuivre une stratégie de force. Ses objectifs déclarés d'éradiquer le Hamas et de neutraliser le Hezbollah masquent des ambitions plus vastes. En réalité, il cherche à résoudre définitivement la question palestinienne et à établir une domination sur le Liban jusqu'au fleuve Litani.
"J'ai un message pour les tyrans de Téhéran : si vous nous frappez, nous vous frapperons"
Pour atteindre ces buts, Nétanyahou privilégie l'usage illimité de la force, ignorant les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU et le droit international humanitaire. Cette approche laisse peu de place à la diplomatie, même pour la libération des otages.
Le Premier ministre israélien bénéficie d'un contexte favorable. Les États-Unis, préoccupés par l'élection présidentielle du 5 novembre 2024, maintiennent leur soutien inconditionnel. L'Europe reste divisée, la France cherchant à s'interposer au Liban tandis que l'Allemagne continue de fournir des armes à Israël.
Nétanyahou compte également sur la non-intervention de l'Iran, qui n'a pas réagi à l'assassinat présumé d'Ismaïl Haniyeh à Téhéran le 31 juillet 2024. Cependant, il prépare une riposte en cas d'attaque iranienne.
Cette situation complexe soulève des questions sur l'avenir de la région. La stratégie de force de Nétanyahou, rappelant les erreurs passées en Irak, risque d'exacerber les tensions et de compromettre toute perspective de paix durable au Moyen-Orient.