Le Mozambique s'apprête à vivre un moment crucial de son histoire politique le 9 octobre 2024, avec des élections présidentielles et parlementaires qui se dérouleront dans un contexte économique et sécuritaire complexe. Daniel Chapo, le candidat du Front de libération du Mozambique (Frelimo), parti au pouvoir depuis l'indépendance du pays en 1975, est donné favori face à une opposition qui tente de se faire entendre.
Le Mozambique, pays lusophone d'Afrique australe comptant environ 31 millions d'habitants, fait face à de nombreux défis. Malgré ses richesses naturelles, notamment en gaz, le pays reste l'un des plus pauvres au monde. L'économie, principalement basée sur l'agriculture, peine à décoller, et le pays est régulièrement frappé par des catastrophes naturelles liées au changement climatique.
Le Frelimo, au pouvoir depuis près de 50 ans, semble bien placé pour conserver sa mainmise sur les institutions. Cependant, des voix s'élèvent pour critiquer l'intégrité du processus électoral. Borges Nhamirre, de l'Institut d'études pour la sécurité de Pretoria, affirme :
"L'intégrité du processus électoral est un vrai problème. Les institutions à tous les niveaux – corps électoraux, tribunaux, police – vont manipuler le scrutin."
Face au Frelimo, un opposant charismatique, Venancio Mondlane, 50 ans, suscite l'espoir, notamment auprès de la jeunesse. Cependant, les observateurs restent sceptiques quant à ses chances réelles de succès dans un système politique où le clientélisme reste prépondérant.
Le futur président devra faire face à de nombreux défis, notamment la lutte contre les violences djihadistes qui paralysent un important projet gazier dans le nord du pays depuis 2021. Daniel Chapo a promis de "continuer à lutter pour débarrasser le pays du terrorisme".
Au-delà des enjeux sécuritaires, le prochain gouvernement devra s'attaquer aux problèmes structurels du pays. Avec un taux d'alphabétisation des adultes d'environ 60% et une espérance de vie de 60 ans, le Mozambique a un long chemin à parcourir pour améliorer les conditions de vie de sa population.
Malgré ces défis, le Mozambique dispose d'atouts indéniables. Membre du Commonwealth depuis 1995 et de l'Union africaine depuis 2002, le pays bénéficie d'une position stratégique avec plus de 2 500 km de côtes sur l'océan Indien. Ses ressources naturelles, ses parcs nationaux comme celui de Gorongosa, et sa diversité culturelle et religieuse sont autant d'atouts pour son développement futur.
Les résultats de ces élections, qui seront scrutés de près par la communauté internationale, détermineront la capacité du Mozambique à relever ces défis et à exploiter pleinement son potentiel dans les années à venir.