lessor-du-mandarin-au-kenya--un-atout-pour-lavenir-professionnel

L'essor du mandarin au Kenya : un atout pour l'avenir professionnel

 • 0 views

Au Kenya, l'apprentissage du mandarin connaît une popularité croissante. De plus en plus d'étudiants s'y intéressent, motivés par les opportunités économiques liées à la présence chinoise grandissante dans le pays.

Dans une salle de classe de la prestigieuse Brookhouse School à Nairobi, une scène de plus en plus courante se déroule : des élèves kényans apprennent le mandarin avec enthousiasme. Cette tendance reflète l'intérêt croissant pour la langue chinoise au Kenya, un phénomène qui s'est considérablement développé au cours de la dernière décennie.

Shariffa Noordin, professeure de mandarin à Brookhouse School, témoigne de cette évolution : "Le nombre d'élèves suivant ce cours a été multiplié par six depuis 2013". Cette augmentation spectaculaire s'inscrit dans un contexte plus large de renforcement des liens entre le Kenya et la Chine.

En effet, depuis le début des années 2010, la présence chinoise au Kenya n'a cessé de s'accroître. Quatre instituts Confucius ont été établis dans les grandes universités du pays, dont le premier à l'Université de Nairobi en 2005. Environ 400 entreprises chinoises sont désormais implantées au Kenya, transformant certains quartiers de Nairobi comme Kilimani.

L'intérêt pour le mandarin est motivé par des perspectives professionnelles prometteuses. Steve Wakoli, un autre enseignant de mandarin, explique : "Beaucoup de parents kényans font du commerce avec des Chinois et pensent que le mandarin sera un atout pour l'avenir professionnel de leurs enfants".

L'apprentissage du mandarin ne se limite pas aux salles de classe traditionnelles. De nombreux étudiants, comme Emmanuel, 15 ans, suivent des cours en ligne avec des professeurs particuliers. Cette flexibilité permet à un plus grand nombre de Kényans d'accéder à cet enseignement.

Les opportunités professionnelles pour les Kényans maîtrisant le mandarin sont variées. Amos Aloo, enseignant et interprète occasionnel, travaille sur des chantiers de construction et accompagne des touristes chinois dans les parcs nationaux. Ces services sont bien rémunérés, avec des tarifs journaliers allant de 96 à 131 euros, des montants significatifs dans un pays où les trois quarts de la population gagnent moins de 345 euros par mois.

L'importance croissante du mandarin au Kenya est également illustrée par son inclusion dans le programme scolaire national en 2020. Cette décision reflète la reconnaissance officielle de l'importance stratégique de la langue chinoise pour l'avenir économique du pays.

La Chine est devenue le plus grand partenaire commercial du Kenya en 2019, avec des investissements dépassant 6,5 milliards de dollars en 2023. Des projets d'infrastructure majeurs, comme le chemin de fer Mombasa-Nairobi inauguré en 2017 et le port de Lamu en construction, témoignent de cette coopération économique croissante.

Le tourisme chinois au Kenya a connu une croissance impressionnante, augmentant de 400% entre 2015 et 2024. Cette tendance crée une demande accrue pour des guides et interprètes maîtrisant le mandarin.

L'apprentissage du mandarin ouvre également des portes pour les études supérieures. La Chine a accordé plus de 9 000 bourses d'études à des étudiants kényans entre 2010 et 2024, renforçant les liens éducatifs entre les deux pays.

En conclusion, l'essor de l'apprentissage du mandarin au Kenya reflète une transformation économique et culturelle profonde. Pour de nombreux jeunes Kényans, la maîtrise de cette langue représente non seulement un atout professionnel, mais aussi une clé pour comprendre et participer à un monde de plus en plus interconnecté.

"Un bon interprète, en plus de connaître la langue, doit maîtriser le contexte et la culture."

Nobert Njoroge, fondateur de l'association Kenyan Chinese Speakers

Mercer Bergeron

Affaires