Tensions au Proche-Orient : Les États-Unis face à un dilemme stratégique

Les États-Unis soutiennent les opérations militaires d'Israël tout en cherchant à limiter l'escalade régionale. La mort du chef du Hezbollah complique davantage la situation diplomatique.

30 septembre 2024, 03:34  •  0 vues

Tensions au Proche-Orient : Les États-Unis face à un dilemme stratégique

La situation au Proche-Orient est devenue particulièrement complexe pour l'administration Biden. Le 11 septembre 2024, les navires de guerre américains USS Abraham Lincoln et USNS Big Horn naviguaient dans la région, illustrant la présence militaire massive des États-Unis en Méditerranée orientale. Cette zone est stratégique non seulement pour la sécurité régionale, mais aussi pour ses ressources gazières.

L'administration américaine se trouve dans une position délicate, soutenant les opérations militaires d'Israël sur plusieurs fronts - Gaza, Liban et Yémen - tout en cherchant à limiter une possible escalade régionale. Cette contradiction est d'autant plus difficile à gérer à l'approche de l'élection présidentielle américaine, prévue pour le 30 octobre 2024.

La situation a atteint un point critique lorsque, alors que les diplomates américains et français promouvaient l'idée d'une trêve au Liban en marge de l'Assemblée générale des Nations unies à New York, l'armée israélienne a mené une frappe historique à Beyrouth. Cette opération a ciblé le quartier général souterrain du Hezbollah, une organisation politique et militaire chiite fondée en 1982.

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La frappe a entraîné la mort de Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah depuis 1992. Selon le Washington Post, l'opération aurait probablement nécessité l'utilisation de bombes de 900 kilos de fabrication américaine, vraisemblablement des GBU-31 JDAM.

Le fait qu'Israël n'ait pas informé le Pentagone de l'imminence de cette opération souligne l'autonomie d'action de l'État hébreu. Cependant, cette action a créé un fossé entre les intentions diplomatiques américaines et la réalité sur le terrain.

Dans un communiqué du 28 septembre 2024, le président Joe Biden a déclaré que la mort de Nasrallah représentait "une mesure de justice pour ses nombreuses victimes". Cette déclaration contraste avec les efforts diplomatiques antérieurs, notamment l'accord historique sur la délimitation de la frontière maritime entre Israël et le Liban, conclu en octobre 2022 avec la médiation d'Amos Hochstein, conseiller de Biden.

La situation actuelle met en lumière la complexité des relations entre les États-Unis, Israël et le Hezbollah. Alors que les États-Unis sont le principal fournisseur d'armes d'Israël, ils cherchent également à maintenir une stabilité régionale, notamment en vue de l'exploitation des ressources gazières en Méditerranée orientale.

"La mort de Nasrallah représente une mesure de justice pour ses nombreuses victimes, dont des milliers de civils américains, israéliens et libanais."

Déclaration du président Joe Biden

Cette situation soulève des questions sur la cohérence de la politique américaine au Proche-Orient. Les fuites anonymes dans la presse concernant l'irritation de Biden envers le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou ne font qu'accentuer cette impression de contradiction.

Alors que la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, débutée le 7 octobre 2023, se poursuit, et que le Yémen reste en proie à une guerre civile depuis 2014, la stabilité régionale semble plus que jamais menacée. Dans ce contexte, le rôle des États-Unis et de ses alliés, comme la France, dans la recherche d'une solution diplomatique reste crucial, malgré les défis croissants.