la-phryge--la-mascotte-anonyme-qui-a-conquis-les-jeux-de-paris-2024

La Phryge : La mascotte anonyme qui a conquis les Jeux de Paris 2024

 • 0 views

Un lycéen de 17 ans incarne secrètement la mascotte des JO de Paris 2024. Les Phryges, devenues phénomène viral, ont dépassé toutes les attentes en termes de popularité pendant les Jeux.

La mascotte des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, la Phryge, est devenue un phénomène viral, incarnée par des anonymes dont Nolann Bezard, un lycéen de 17 ans de Montargis. Cette ville, surnommée "la Venise du Gâtinais", a vu naître une star inattendue des Jeux.

Le bonnet phrygien, symbole de liberté depuis la Révolution française, a pris vie sous la forme de deux mascottes : Oly pour les Jeux Olympiques et Para pour les Paralympiques. Ces personnages non genrés ont conquis le cœur du public, rappelant l'histoire des mascottes olympiques qui remonte aux Jeux d'hiver de 1968 à Grenoble.

Nolann Bezard, élève en terminale, faisait partie des 200 danseurs et comédiens sélectionnés pour incarner les 90 mascottes. Son rôle de Para, la mascotte paralympique, l'a amené à participer à des événements dans les écoles dès avril 2024, au relais de la flamme olympique (une tradition née aux Jeux de Berlin en 1936), et tout au long des Jeux.

Les Phryges sont devenues omniprésentes, apparaissant dans des lieux emblématiques comme la Tour Eiffel, construite pour l'Exposition universelle de 1889, ou sur la Seine qui traverse Paris sur 13 km. Elles ont même été vues au large de Tahiti le 1er août 2024, illustrant l'étendue géographique des Jeux.

Les réseaux sociaux ont amplifié la popularité des mascottes, générant des millions de vues et créant d'innombrables mèmes, un terme inventé par Richard Dawkins en 1976. On a pu voir les Phryges tenter un moonwalk, popularisé par Michael Jackson dans les années 1980, ou chuter au stade de la Tour Eiffel sous les cris des spectateurs.

Les mascottes ont participé à diverses disciplines olympiques, dont certaines très anciennes comme l'haltérophilie, présente depuis les premiers Jeux modernes en 1896. Elles ont même été associées à l'équitation, le seul sport olympique impliquant des animaux.

La cérémonie de clôture des Jeux Paralympiques, créés en 1960 à Rome, a mis en lumière les Phryges, les habillant de paillettes et les déguisant en Léon Marchand, le nageur français champion du monde. Elles ont dansé avec les athlètes, incarnant l'esprit festif des Jeux.

"Celle-ci, par exemple : la Phryge qui court le 100 m au Stade de France, c'est moi ! Sauf que personne ne le sait. Cette vidéo a fait plus d'un million de vues, mais personne ne me connaît. Et c'est très bien comme ça."

Nolann Bezard

Cette déclaration de Nolann illustre parfaitement le statut unique des personnes incarnant les mascottes : à la fois stars et anonymes. Ce phénomène rappelle la nature des mèmes internet, où le contenu devient viral indépendamment de son créateur.

Les Phryges ont dépassé leur rôle initial pour devenir de véritables ambassadrices des Jeux, incarnant l'esprit olympique et paralympique. Leur succès témoigne de l'engouement populaire pour ces Jeux de Paris 2024, les troisièmes organisés dans la capitale française après ceux de 1900 et 1924.