Israël : Les failles de sécurité du 7 octobre sous scrutin

Un an après l'attaque du Hamas, l'absence d'enquête officielle et les démissions de hauts responsables soulèvent des questions sur les défaillances du système de sécurité israélien. Des révélations troublantes émergent.

6 octobre 2024, 04:35  •  33 vues

Israël : Les failles de sécurité du 7 octobre sous scrutin

Le 7 octobre 2023, Israël a subi l'attaque la plus meurtrière de son histoire, perpétrée par le Hamas. Un an plus tard, de nombreuses questions persistent quant aux failles de sécurité qui ont permis cette tragédie. Malgré l'ampleur de l'événement, aucune commission d'enquête officielle n'a été lancée, suscitant des interrogations sur la responsabilité des autorités.

Le Hamas, fondé en 1987 durant la première Intifada, contrôle la bande de Gaza depuis 2007. Cette région, l'une des plus densément peuplées au monde, partage ses frontières avec l'Égypte et Israël. L'attaque du 7 octobre a mis en lumière des défaillances majeures dans le système de sécurité israélien, pourtant réputé comme l'un des plus sophistiqués au monde.

Plusieurs hauts responsables militaires et du renseignement ont démissionné suite à ces événements. En avril 2024, le major général Aharon Haliva, chef du renseignement militaire, a été le premier à reconnaître sa responsabilité. Il a été suivi en juin par Avi Rosenfeld, commandant de la division de Gaza, et en septembre par Yossi Sariel, chef de l'unité 8200, l'élite du cyber-renseignement israélien, comparable à la NSA américaine.

Des révélations troublantes ont émergé. Selon le New York Times, fondé en 1851 et considéré comme l'un des journaux les plus influents au monde, les services israéliens auraient obtenu les plans de l'attaque un an avant son déclenchement. Ce document de 40 pages, baptisé "Mur de Jéricho" en référence à l'épisode biblique, n'aurait pas été pris au sérieux.

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Plus alarmant encore, des signaux d'alerte ont été ignorés jusqu'à la veille de l'attaque. Le 6 octobre 2023 à 23 heures, une guetteuse de l'armée israélienne a signalé des mouvements suspects du Hamas, mais son avertissement est resté lettre morte.

"On dirait qu'il se prépare à un assaut, avec ses hommes"

Rapport d'une guetteuse de l'armée israélienne

Malgré ces révélations, le gouvernement de Benyamin Nétanyahou, Premier ministre ayant servi le plus longtemps dans l'histoire d'Israël, semble réticent à lancer une commission d'enquête indépendante. Une enquête limitée a été publiée en juillet 2024 par l'armée, concluant à une réponse trop lente et une mauvaise organisation lors de l'attaque du kibboutz de Beeri.

Le Mouvement pour un gouvernement de qualité, une ONG israélienne fondée en 1990 luttant contre la corruption, demande une commission d'enquête d'État indépendante. Cette requête intervient dans un contexte où la corruption politique est un sujet de préoccupation majeur en Israël depuis plusieurs années.

L'absence d'enquête approfondie soulève des questions sur la capacité d'Israël à tirer les leçons de cette tragédie. Alors que le service militaire obligatoire à 18 ans reste une pierre angulaire de la société israélienne, la confiance dans les institutions de sécurité pourrait être ébranlée si les responsabilités ne sont pas clairement établies.

En attendant, la guerre continue, et les kibboutzim, ces communautés collectives uniques à Israël fondées sur des principes socialistes et ayant joué un rôle crucial dans le développement du pays, restent en première ligne des tensions avec Gaza.