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Jean-Marie Le Pen filmé avec un groupe néonazi, sa fille porte plainte

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Des vidéos montrent Jean-Marie Le Pen chantant avec un groupe néonazi. Marine Le Pen réagit en portant plainte pour abus de faiblesse, soulignant l'incapacité de son père à consentir.

Le 30 septembre 2024, Mediapart a dévoilé deux vidéos controversées mettant en scène Jean-Marie Le Pen, le fondateur du Front National (devenu Rassemblement National en 2018), en compagnie du groupe de rock Match Retour, connu pour ses affinités néonazies. Ces images, tournées à Rueil-Malmaison, soulèvent de nombreuses questions sur les liens persistants entre l'extrême droite et la scène musicale radicale.

Jean-Marie Le Pen, âgé de 96 ans, apparaît dans ces vidéos entouré de musiciens de Match Retour. L'une des séquences, filmée le 28 septembre, montre le groupe interprétant une chanson spécialement composée pour l'ancien leader d'extrême droite. Les paroles font référence à un incident homophobe datant de 1997 à Mantes-la-Jolie, rappelant que l'homophobie est punie par la loi en France depuis 2004.

Le groupe Match Retour, dont un membre arbore un t-shirt détournant l'imagerie des Jeunesses hitlériennes, est connu pour ses activités controversées. En mai 2022, ils se sont produits lors d'un rassemblement en hommage à des SS français à Sainte-Croix-aux-Mines. En novembre 2023, ils ont organisé un festival clandestin intitulé "Rock antiwokisme" à Saint-Quentin-Fallavier, malgré l'interdiction préfectorale.

Ces révélations interviennent dans un contexte judiciaire délicat pour Jean-Marie Le Pen. Mis en examen pour détournement de fonds publics dans l'affaire des assistants parlementaires du Front National au Parlement européen, il ne comparaît pas au procès ouvert le 30 septembre 2024 à Paris, une expertise ayant jugé son état de santé incompatible avec une comparution.

En réaction à ces vidéos, Marine Le Pen, fille de Jean-Marie et actuelle dirigeante du Rassemblement National, a annoncé avoir déposé plainte pour abus de faiblesse contre le groupe de musiciens. Elle a déclaré à l'AFP : "Il est acté que [Jean-Marie Le Pen] n'est pas en capacité de donner son consentement de quelque acte que ce soit", qualifiant le comportement des musiciens de "scandaleux".

Cette affaire soulève des questions sur la capacité de Jean-Marie Le Pen à consentir, concept juridique important en droit français, et sur l'exploitation potentielle de sa vulnérabilité. Elle met également en lumière les liens persistants entre certains milieux d'extrême droite et les mouvements néonazis, malgré les efforts de "dédiabolisation" du Rassemblement National.

"Il est acté que [Jean-Marie Le Pen] n'est pas en capacité de donner son consentement de quelque acte que ce soit. C'est un comportement scandaleux de ceux que j'irai faire condamner devant le tribunal."

Marine Le Pen, réagissant aux vidéos :

L'incident rappelle que la musique a souvent été utilisée comme vecteur de propagande politique, notamment dans le cadre du rock identitaire français, un courant musical associé à l'extrême droite. Il souligne également les limites de la liberté d'expression en France, encadrée par des lois contre l'incitation à la haine.

Cette affaire intervient alors que le Rassemblement National, sous la direction de Marine Le Pen, tente de se distancier de l'héritage controversé de son fondateur. La réaction rapide de Marine Le Pen vise à marquer cette rupture, tout en soulevant des questions sur la surveillance et la protection de son père, figure historique de l'extrême droite française.

Nicolette Mathieu

Politique