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Grève syndicale face au discours de Barnier : une mobilisation en demi-teinte

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Trois syndicats appellent à manifester le jour du discours de politique générale de Michel Barnier. Malgré des revendications fortes, la mobilisation s'annonce limitée dans un contexte d'attentisme social.

Le 1er octobre 2024, la France assiste à une coïncidence inattendue : trois syndicats majeurs - la CGT, la FSU, et Solidaires - appellent à une journée de grève et de manifestations le jour même où le Premier ministre Michel Barnier prononce sa déclaration de politique générale devant l'Assemblée nationale.

Cette mobilisation, initialement prévue pour coïncider avec le début de l'examen du projet de loi de finances 2025, maintient ses revendications malgré le changement de contexte. Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, a déclaré au Parisien :

« A nous de donner le tempo. »

« C'est un premier signal »

Les syndicats, dont l'histoire remonte pour certains à plus d'un siècle, portent des revendications variées : abrogation de la réforme des retraites de 2023, augmentation des salaires et des pensions, financement accru des services publics, promotion de l'égalité femmes/hommes, et développement de l'emploi industriel.

Cependant, l'impact de cette journée d'action s'annonce limité. La SNCF prévoit un trafic quasi normal, avec seulement quelques perturbations mineures sur certains TER et Intercités. La RATP ne signale aucune perturbation sur son réseau. Dans l'éducation, la FSU anticipe une « mobilisation moyenne ».

Benoît Teste, secrétaire général de la FSU, explique cette faible mobilisation par un « attentisme » dans le monde du travail, suite à l'intense bataille contre la réforme des retraites en 2023 et aux initiatives contre l'extrême droite en juin et juillet 2024. Il note : « Une forme de flou s'est installée. On perçoit aussi une forme de dégoût de la politique. »

Cette situation reflète un contexte social complexe. Avec un taux de syndicalisation d'environ 11% en 2024, la France connaît un mouvement syndical historiquement important mais actuellement en questionnement. Le droit de grève, inscrit dans la Constitution depuis 1946, reste un outil de négociation crucial, même si son utilisation semble aujourd'hui mesurée.

Malgré cette apparente accalmie, Benoît Teste souligne que la situation « peut bouger très vite ». L'histoire des mouvements sociaux en France, depuis la première grève générale de 1864, montre en effet que les mobilisations peuvent rapidement prendre de l'ampleur.

Alors que les manifestants se préparent à défiler de la place Denfert-Rochereau à la Bastille à Paris, symboles historiques de la résistance populaire, l'avenir des relations sociales en France reste incertain. Le discours de Michel Barnier à Matignon, résidence officielle des Premiers ministres depuis 1935, pourrait être un catalyseur pour de futures mobilisations, selon la réception des mesures annoncées par les syndicats et la population.

Mercer Bergeron

Économie