Israël lance des raids terrestres au Liban malgré les appels à la désescalade

L'armée israélienne a confirmé des "raids terrestres localisés" au sud du Liban, ciblant le Hezbollah. Cette escalade survient malgré les appels internationaux à la retenue et les craintes d'une guerre régionale.

1 octobre 2024, 04:02  •  15 vues

Israël lance des raids terrestres au Liban malgré les appels à la désescalade

Dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre 2024, l'armée israélienne a confirmé avoir lancé des "raids terrestres localisés" dans le sud du Liban, ciblant spécifiquement le mouvement islamiste Hezbollah. Cette opération marque une escalade significative dans les tensions régionales, survenant malgré les nombreux appels internationaux à la désescalade.

L'armée israélienne a déclaré que ces raids visent des "cibles et des infrastructures terroristes du Hezbollah" situées près de la frontière, considérées comme une menace immédiate pour les communautés du nord d'Israël. Cette action intervient après plusieurs jours de bombardements intenses sur le Liban, qui ont fait plus de 1 000 victimes selon le ministère de la santé libanais.

Cette escalade fait suite à l'assassinat de Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, lors d'une frappe israélienne près de Beyrouth le vendredi 27 septembre. Cet événement a marqué un tournant dans le conflit, Nasrallah ayant dirigé le mouvement depuis 1992.

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Le Hezbollah, fondé en 1982, est un acteur majeur de la politique libanaise et régionale. Son implication dans le conflit actuel remonte au lendemain de l'attaque du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023, lorsque le groupe a ouvert un front contre l'État hébreu en soutien à son allié palestinien.

La situation au Liban est d'autant plus complexe que le pays accueille environ 1,5 million de réfugiés syriens et connaît une grave crise économique depuis 2019. De plus, le pays compte 18 communautés religieuses officiellement reconnues, ce qui ajoute à la fragilité de son équilibre politique.

L'opération israélienne a également touché le camp de réfugiés palestiniens d'Aïn El-Héloué, le plus grand du Liban, situé près de Saïda. Une frappe de drone a visé la maison du fils de Mounir Maqdah, chef des Brigades des martyrs d'Al-Aqsa, branche armée du Fatah.

La communauté internationale a réagi rapidement à cette escalade. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'est opposé à toute "invasion terrestre" israélienne du Liban. Le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, présent à Beyrouth, a appelé Israël à "s'abstenir de toute incursion terrestre".

Face à ces développements, plusieurs pays, dont le Canada et le Royaume-Uni, ont annoncé l'affrètement de vols pour évacuer leurs ressortissants du Liban. La France a déployé un navire militaire par précaution.

Cette situation ravive les souvenirs de la guerre de 2006 entre Israël et le Hezbollah, et soulève des inquiétudes quant à une possible extension du conflit à l'ensemble de la région. Les frappes israéliennes sur Damas, en Syrie, dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre, ne font qu'accentuer ces craintes.

"Les combattants du Hezbollah sont prêts si Israël décidait d'entrer au sol. [Israël] n'a pas été en mesure d'entamer nos capacités militaires."

Naim Qassem, chef adjoint du Hezbollah

Alors que la tension monte, la communauté internationale reste en alerte, craignant une escalade qui pourrait déstabiliser davantage une région déjà fragile. La présence de la FINUL au sud du Liban depuis 1978 témoigne de la longue histoire des conflits dans cette zone, mais son efficacité est aujourd'hui remise en question face à l'intensification des combats.