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Darmanin s'oppose au projet de budget de Barnier, jugé "inacceptable"

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L'ancien ministre de l'Intérieur critique les augmentations d'impôts proposées par le nouveau gouvernement. Il souligne l'absence de réformes structurelles et s'inquiète de l'impact sur l'emploi.

Le ministre de l'Intérieur sortant, Gérald Darmanin, a vivement critiqué le projet de budget présenté par le nouveau Premier ministre, Michel Barnier. Lors d'une intervention sur Franceinfo le 3 octobre 2024, Darmanin a qualifié ce plan d'"inacceptable", mettant en lumière les tensions au sein du parti Renaissance.

Darmanin, né le 11 octobre 1982 à Valenciennes et ancien maire de Tourcoing de 2014 à 2017, s'est particulièrement opposé aux augmentations d'impôts proposées. Il a déclaré : "Je ne voterai pas une augmentation d'impôts", même si celle-ci ne concerne que les plus fortunés et les grandes entreprises. Cette position reflète la complexité du système fiscal français, qui comprend plus de 200 niches fiscales en 2024.

L'ancien ministre des comptes publics de 2017 à 2020 a exprimé ses inquiétudes concernant la révision des allègements de charges pour les entreprises. Il estime que cela pourrait entraîner une "augmentation du coût du travail" et, par conséquent, une hausse du chômage. Cette préoccupation est d'autant plus pertinente que le taux de chômage en France en 2024 est d'environ 7%.

Darmanin a également critiqué l'augmentation prévue de l'impôt sur les sociétés, qui avait été réduit de 33% à 25% sous la présidence d'Emmanuel Macron. Il compare cette mesure à "l'ère socialiste de François Hollande", rappelant que l'impôt sur les sociétés en France était de 50% en 1985. Le député du Nord s'inquiète de l'impact de ces mesures sur la compétitivité de la France, qui est actuellement la 7ème économie mondiale avec un PIB d'environ 3 000 milliards d'euros en 2024.

Concernant la contribution "exceptionnelle" pour les ménages les plus fortunés, Darmanin y voit un retour déguisé de l'impôt sur la fortune (ISF), remplacé par l'impôt sur la fortune immobilière (IFI) en 2018. Il argumente que "l'argent des plus riches est dans l'économie, il ne doit pas passer dans les caisses publiques".

Le ministre sortant déplore l'absence de réformes structurelles dans le discours de politique générale de Michel Barnier, notamment l'abandon de la réforme de l'assurance-chômage. Cette critique intervient alors que l'assurance chômage en France couvre environ 2,5 millions de personnes en 2024.

Roland Lescure, ancien ministre de l'industrie et député Renaissance, a également exprimé son désaccord avec certaines mesures. Il a déclaré sur Sud Radio : "Je voterai très probablement contre une hausse de l'impôt sur les sociétés". Cependant, contrairement à Darmanin, Lescure n'est pas opposé à l'augmentation des impôts pour les plus riches, soulignant que certains contribuables à hauts revenus ne paient que "2%, 3% de leur revenu".

"Ça ne me choque pas de faire payer les contribuables qui gagnent plus de 500 000 euros par an"

Roland Lescure, député Renaissance

Ces divergences au sein du parti Renaissance, fondé en 2016, mettent en évidence les défis auxquels fait face le gouvernement Barnier pour atteindre ses objectifs de réduction du déficit public. Le plan vise à ramener le déficit à 5% du PIB en 2027, puis à 3% en 2029, alors que la France a connu un déficit public de 4,7% du PIB en 2023 et que sa dette publique représente environ 110% du PIB en 2024.

Le débat sur ce projet de budget s'inscrit dans un contexte économique complexe, avec un budget de l'État français pour 2024 s'élevant à environ 500 milliards d'euros et un budget de la sécurité sociale représentant un montant similaire. La France, qui compte environ 3 millions d'entreprises en 2024, fait face à des défis majeurs pour maintenir sa compétitivité tout en assurant une fiscalité équitable.