Carlos Tavares envisage sa retraite et défend l'avenir de Stellantis

Carlos Tavares, directeur général de Stellantis, évoque sa possible retraite en 2026 lors d'une visite à Sochaux. Malgré des défis financiers, il souligne les investissements et l'adaptation à l'électrification du groupe.

3 octobre 2024, 13:54  •  29 vues

Carlos Tavares envisage sa retraite et défend l'avenir de Stellantis

Lors d'une visite à l'usine Stellantis de Sochaux le 3 octobre 2024, Carlos Tavares, directeur général du groupe, a abordé plusieurs sujets cruciaux pour l'avenir de l'entreprise. Cette visite s'est déroulée en présence de Marc Ferracci, ministre délégué à l'industrie, et de Marie-Guite Dufay, présidente de la région Bourgogne-Franche-Comté.

Tavares a évoqué son avenir au sein de Stellantis, déclarant : « Mon contrat court jusqu'en janvier 2026. À ce moment-là, j'aurai 68 ans, un âge raisonnable pour prendre sa retraite en Europe. » Cette déclaration marque un changement par rapport à ses précédentes intentions de rester pour un nouveau mandat.

Le conseil d'administration de Stellantis a confirmé avoir lancé le processus de recherche d'un nouveau directeur général, sans pour autant exclure Tavares de la course. Cette démarche intervient dans un contexte financier délicat pour le groupe.

Stellantis, quatrième constructeur automobile mondial en termes de ventes, a récemment revu à la baisse ses objectifs financiers pour 2024. L'entreprise vise désormais une marge entre 5,5% et 7%, contre une marge à deux chiffres initialement prévue. Cette révision est due à des difficultés sur le marché américain et à la pression de la concurrence chinoise.

Malgré ces défis, Tavares a souligné les investissements massifs réalisés dans les usines françaises du groupe. Au total, 3 milliards d'euros ont été investis au cours des cinq dernières années pour préparer l'électrification de la mobilité. L'usine de Sochaux, l'une des plus anciennes usines automobiles en activité en France, illustre cette transition avec 30% de sa production de 3008 en version électrique.

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Le directeur général a également annoncé trois nouvelles positives :

  • Le bon démarrage des ventes des Peugeot 3008 et 5008
  • Le début de redressement de la part de marché aux États-Unis, passée de 7,2% en juillet à 8,1% en septembre
  • Le remplacement du cent-millième jeu d'airbags Takata, laissant espérer une résolution du problème d'ici la fin de l'année

Ces annonces interviennent alors que le cours de Bourse de Stellantis a été divisé par deux depuis le début de l'année 2024. Malgré ces difficultés, le groupe maintient son ambition d'électrification, visant 100% de ventes électriques en Europe d'ici 2030.

L'usine de Sochaux, qui a produit plus de 23 millions de véhicules depuis sa création en 1912, symbolise l'adaptation de Stellantis aux défis de l'industrie automobile moderne. Avec le recrutement de 450 intérimaires pour une équipe de nuit, l'usine démontre sa capacité à s'adapter à la demande fluctuante entre véhicules électriques et hybrides.

Tavares reste confiant dans la capacité de Stellantis à surmonter ces défis, s'appuyant sur un portefeuille de 14 marques automobiles et une présence mondiale. Le groupe, né de la fusion entre Fiat Chrysler Automobiles et le Groupe PSA en 2021, continue de viser 20 milliards d'euros de synergies annuelles d'ici 2026.

« Mon épouse vous dira que je devrais prendre ma retraite et je suis un bon époux. »

Carlos Tavares, directeur général de Stellantis

Cette déclaration humoristique de Tavares souligne la réflexion personnelle qui accompagne les décisions professionnelles à ce niveau de responsabilité. Alors que Stellantis navigue dans les eaux tumultueuses de l'industrie automobile en pleine mutation, l'avenir du groupe et de son leadership reste un sujet de grand intérêt pour les observateurs du secteur.