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Barnier renonce au collectif budgétaire malgré le déficit croissant

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Michel Barnier, Premier ministre français, a décidé de ne pas présenter de loi de finances rectificative en 2024, malgré la détérioration des comptes publics. Cette décision suscite des débats au sein de la classe politique.

Le Premier ministre français, Michel Barnier, a pris la décision de ne pas présenter de loi de finances rectificative d'ici la fin de l'année 2024, malgré la détérioration significative des comptes publics. Cette information, initialement révélée par L'Opinion, a été confirmée le 5 octobre 2024, suscitant des débats au sein de la classe politique.

Michel Barnier, figure politique expérimentée née en 1951, a occupé des postes importants tels que ministre des Affaires étrangères et commissaire européen. Sa décision intervient dans un contexte économique difficile, avec un déficit public qui pourrait atteindre 6,1% du Produit Intérieur Brut (PIB) en 2024, bien au-delà de l'objectif européen de 3%.

Le choix de ne pas recourir à un collectif budgétaire, également appelé loi de finances rectificative, a été jugé politiquement complexe mais financièrement non indispensable par l'exécutif. Cette décision va à l'encontre des recommandations de plusieurs responsables politiques, dont Bruno Le Maire, ministre de l'Économie depuis 2017.

En février 2024, face aux premiers signes de difficultés budgétaires, Bruno Le Maire avait plaidé pour l'adoption d'une loi rectificative avant l'été. Cependant, le président Emmanuel Macron avait rejeté cette proposition, souhaitant éviter d'assombrir la campagne des élections européennes de juin 2024 avec des nouvelles économiques défavorables.

Pour tenter de redresser la situation, le gouvernement a pris des mesures alternatives. Un décret a annulé 10 milliards d'euros de crédits en février, suivi d'un gel provisoire de 16,5 milliards d'euros de dépenses en juillet. Ces actions s'inscrivent dans le cadre des efforts de contrôle des dépenses publiques, une pratique courante pour gérer le budget de l'État.

Plusieurs arguments plaidaient en faveur d'un collectif budgétaire. Il aurait permis de freiner vigoureusement les dépenses, d'augmenter certains impôts dès 2024, comme la taxe sur les profits des compagnies d'électricité, et d'introduire une taxe sur les rachats d'actions sans attendre 2025. Cette dernière mesure vise à décourager les entreprises de privilégier les actionnaires au détriment des investissements.

De nombreux responsables politiques ont exhorté Michel Barnier à opter pour cette solution. Parmi eux, Charles Sitzenstuhl, député macroniste du Bas-Rhin, et Eric Coquerel, président de la commission des finances à l'Assemblée nationale et membre de La France insoumise, un parti de gauche fondé en 2016.

La décision de Michel Barnier soulève des questions sur la stratégie du gouvernement pour redresser les finances publiques. Alors que le déficit se creuse jour après jour, l'absence d'un collectif budgétaire pourrait retarder la mise en œuvre de mesures correctives significatives jusqu'en 2025.

Cette situation met en lumière les défis auxquels fait face la France pour respecter les règles budgétaires européennes, tout en maintenant sa politique économique et sociale. Le débat sur la gestion des finances publiques promet de rester au cœur de l'agenda politique dans les mois à venir.