Marche silencieuse à Mazan : soutien massif à Gisèle Pélicot

Le 5 octobre 2024, Mazan, une commune pittoresque du Vaucluse, a été le théâtre d'une manifestation silencieuse en soutien à Gisèle Pélicot, victime de viols répétés pendant près d'une décennie. Des centaines de personnes, principalement des femmes, ont défilé dans les rues, portant des roses blanches, symboles de pureté et d'innocence.

Cette marche intervient dans le contexte du procès des viols de Mazan, qui se déroule depuis le 2 septembre 2024 devant la cour criminelle d'Avignon. Cette juridiction, créée en 2019, est chargée de juger ce crime odieux qui a choqué la France entière.

L'affaire met en lumière la problématique de la soumission chimique, Gisèle Pélicot ayant été droguée aux anxiolytiques par son mari de 2011 à 2020. Ce dernier a avoué l'avoir fait violer par des dizaines d'hommes recrutés sur internet, illustrant tristement comment la technologie peut être détournée à des fins criminelles.

Parmi les manifestantes, de nombreuses survivantes de violences ont témoigné de leur parcours de reconstruction. Catherine Borel, 69 ans, a partagé son expérience :

"C'est la première fois que je manifeste. Ce procès est terrible, dur, mais cette femme a un courage formidable d'avoir réussi à se reconstruire. Il y a trente ans, on ne m'a pas crue sur des violences, et j'ai dû fuir avec mes enfants."

L'événement, organisé par l'association Isofactulté, a mis en avant l'équithérapie comme moyen de guérison pour les victimes. Cette forme de thérapie utilisant la relation avec le cheval s'est révélée bénéfique pour de nombreuses participantes.

La marche s'est conclue aux écuries de Mazan, où les manifestants ont déposé leurs fleurs au pied d'un cœur en bois portant l'inscription "Amour, empathie, mieux vivre ensemble", soulignant l'importance de ces valeurs dans la lutte contre les violences.

Le procès à Avignon a pris une tournure significative le 4 octobre, avec la diffusion publique de preuves vidéo. Cette décision, prise après un long débat, vise à confronter les accusés à leurs actes. La plupart d'entre eux maintiennent avoir cru participer à un scénario libertin, ignorant l'état d'inconscience de la victime.

Cette affaire s'inscrit dans un contexte plus large de lutte contre les violences faites aux femmes en France, où environ 213 000 femmes sont victimes de violences conjugales chaque année. Le mouvement #MeToo, depuis 2017, a contribué à libérer la parole sur ces sujets longtemps tabous.

Le procès de Mazan, qui se déroule dans la ville d'Avignon, connue pour son célèbre festival de théâtre, pourrait marquer un tournant dans la reconnaissance et la condamnation des violences conjugales et de la soumission chimique en France.