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Uber : Danielle Simonnet dénonce un "scandale d'État" dans son nouveau livre

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La députée Danielle Simonnet publie "Face à Uber", critiquant les relations entre l'entreprise et Emmanuel Macron. Elle souligne l'urgence de réglementer le travail des plateformes numériques.

Dans un contexte de débat croissant sur l'économie des plateformes, la députée Danielle Simonnet publie aujourd'hui, le 9 octobre 2024, son livre "Face à Uber. Enquête sur un scandale d'État" aux éditions Fayard. Cet ouvrage fait suite à la commission d'enquête parlementaire sur les "Uber Files", une série d'articles publiés en juillet 2022 par Le Monde et ses partenaires du Consortium international des journalistes d'investigation.

Simonnet, qui a dirigé cette commission d'enquête, dénonce ce qu'elle qualifie de "scandale d'État" concernant les relations entre Uber et Emmanuel Macron. Elle critique particulièrement le rôle de l'ancien ministre de l'Économie, devenu président, dans la facilitation des opérations d'Uber en France entre 2014 et 2016.

"Cette histoire, ce n'est pas du tout celle d'un homme politique qui rencontre des entreprises qui créent de l'emploi. [...] Uber est une plateforme hors-la-loi à tout point de vue : le code du travail est bafoué, les règles sur la concurrence également, sans parler de la fiscalité."

Danielle Simonnet affirme :

L'auteure souligne que Macron aurait travaillé en coulisses avec la multinationale américaine pour élaborer une stratégie de communication commune et modifier les réglementations en faveur d'Uber. Ces allégations sont basées sur des documents issus des "Uber Files".

Il est important de noter qu'Uber, fondée en 2009 à San Francisco, est aujourd'hui présente dans plus de 900 zones métropolitaines à travers le monde. L'entreprise a connu une croissance fulgurante, comptant plus de 131 millions d'utilisateurs actifs mensuels en 2023. Cependant, cette expansion s'est accompagnée de nombreuses controverses, notamment concernant la classification de ses chauffeurs et son impact sur les normes sociales.

Simonnet met en garde contre les conséquences de l'ubérisation sur les conditions de travail. Elle cite une étude récente du ministère de l'Économie révélant que le revenu moyen d'un livreur Uber Eats acceptant toutes les courses était de 10,10 euros brut par heure en 2023, un montant inférieur au salaire minimum une fois les cotisations prises en compte.

Face à ces défis, la députée insiste sur l'urgence de transposer en droit français la directive européenne sur le travail des plateformes, adoptée au printemps 2024. Cette mesure viserait à mieux protéger les droits des travailleurs dans l'économie numérique.

Il est à noter qu'Uber a diversifié ses activités au fil des ans, lançant des services tels qu'Uber Eats en 2014, Uber Freight en 2017, et investissant dans des projets de mobilité future comme les taxis volants. Cependant, l'entreprise a également fait l'objet de critiques concernant son impact sur la congestion du trafic dans les grandes villes et son utilisation de pratiques controversées comme l'outil "Greyball" pour éviter les contrôles réglementaires.

Le livre de Simonnet promet d'alimenter le débat sur la régulation des plateformes numériques et leur impact sur le monde du travail, alors que l'économie des applications continue de transformer nos sociétés.